13 septembre 2024

Est-Nord-Est : un havre de création artistique

Est-Nord-Est (ENE) est bien plus qu’un simple centre de créateurs. Ce lieu, dédié à la recherche et à l’expérimentation en techniques actuelles, met l’accent sur le processus novateur. Depuis sa fondation, il se distingue par son approche innovatrice, attirant chaque année des concepteurs du Québec, du Canada et d’ailleurs.

Camille Richard, directrice générale et artistique d’ENE, décrit cet espace comme « un endroit où les avant-gardistes viennent explorer sans pression ni obligation de résultat ». Quatre résidences de huit semaines sont programmées chaque année, acceptant quatre artistes visuels et un auteur de collaborer et de former une petite communauté temporaire. Ce cadre bienveillant favorise l’expérimentation et l’échange d’idées entre les habitants.

Au fil des années, l’organisme a su évoluer pour répondre aux besoins de ses invités. L’inauguration d’un nouveau bâtiment il y a cinq ans a marqué un tournant dans l’histoire du centre, permettant d’accueillir des âmes toute l’année, y compris en hiver. Cette régularité dans la programmation attire des créateurs de tous horizons. Chaque année, environ 300 candidatures sont soumises, mais seuls 16 sont sélectionnés, rendant l’accès au lieu très compétitif.

Le choix des résidents est soigneusement effectué pour inciter une diversité de perspectives. « Nous voulons autant encourager des artistes établis qu’émergents », précise Mme Richard. Les médiums d’expression représentées sont variés, allant de la sculpture à la peinture, en passant par l’écriture et les disciplines numériques.

L’expérience d’Andes A. Beaulé

Andes A. Beaulé, artiste multidisciplinaire, a trouvé à ENE un lieu propice à l’inspiration et à la collaboration. Dès son arrivée, iel* a été touché par l’atmosphère conviviale et créatrice de l’endroit, soulignant l’importance de l’exercice collectif. « C’est un plaisir de quitter l’agitation de la ville de Montréal où je demeure pour retrouver une autre forme d’effervescence», confie-t-iel*.

Un des aspects marquants de ce séjour pour Andes A. Beaulé est la diversité des outils et installations disponibles. « J’avais déjà façonné le bois, mais ici, j’ai pu explorer le travail du métal grâce aux conseils de Richard, le technicien. Les infrastructures sont exceptionnelles, c’est fantastique de pouvoir expérimenter de nouvelles méthodes », explique-t-iel*. Ce passage lui a permis de repousser les limites de sa pratique créative, tout en étant inspirée par le cadre enchanteur et l’accueil chaleureux de la communauté. Les couchers de soleil port-joliens ont d’ailleurs particulièrement séduit l’artiste.

Après cette résidence, Andes A. Beaulé envisage plusieurs projets, notamment d’enseigner à l’université cet automne, une opportunité qu’iel considère comme une prolongation naturelle de sa carrière. En parallèle, iel travaille sur un livre mêlant visuel et poésie, et prépare de futures expositions. « L’éducation et la transmission ont toujours été importantes pour moi, et je suis excité·e de me lancer dans cette nouvelle aventure », conclut-iel*.

ENE ouvre ses portes

Le jeudi 22 août prochain, à 17 h, ENE organise une journée portes ouvertes, offrant au public une occasion unique de découvrir le travail des résidents de la session d’été. « Ce n’est pas une exposition formelle, mais un
partage festif de ce qui a émergé ici. Toute la population est invitée », conclut Mme Camille Richard.

*Andes A. Beaulé s’identifie comme non-binaire et a demandé au Journal d’utiliser le pronom iel dans l’article à son sujet.