03 mai 2024

Déconfinement : Période difficile pour les proches des gens avec un trouble de santé mentale

L’Ancre est un organisme œuvrant auprès des proches de gens vivant avec un problème de santé mentale. Bien que plusieurs demandes d’aide dans la dernière année aient été en relation directe avec la pandémie de COVID-19, Renée Hébert, directrice générale, explique que l’organisme craint davantage les conséquences qu’aura le déconfinement sur les proches. L’Ancre, basé à Montmagny, est un organisme qui apporte du soutien aux membres de l’entourage d’une personne qui vit avec un trouble de santé mentale grave. Ses intervenants peuvent leur donner plus d’information à propos de la maladie concernée et les outiller afin qu’ils soient en mesure de mieux les aider. Ils sont également là pour les gens qui ont simplement besoin de parler, ou encore ils trouveront les ressources nécessaires pour une personne dans une telle situation qui est épuisée et qui a besoin d’aide. « Nous offrons un service en plusieurs étapes, explique Mme Hébert. Nous allons d’abord les aider à mieux comprendre la maladie de leur proche. Ensuite, nous allons les amener à reconnaitre leur propre souffrance, car souvent les gens qui sont dans une certaine détresse vont ressentir beaucoup de culpabilité et d’impuissance face à la situation. Nous les aidons à cheminer là-dedans afin qu’ils préservent leur équilibre. » Elle ajoute que les membres de l’entourage d’une personne atteinte de troubles de santé mentale font souvent partie de la solution, car ce sont eux qui les guident dans leurs soins et sont souvent leurs seuls contacts sociaux. C’est pourquoi il est important qu’eux même préservent leur santé mentale selon la directrice générale. « L’Ancre est là pour les aider à cibler leurs besoins, mais aussi à établir leurs limites, car les proches ont tendance à essayer de tout faire pour aider la personne avec un trouble de santé mentale grave, en dépit de leur propre bien-être. » Dès l’automne 2020, l’organisme a remarqué une hausse des demandes d’aide. Mme Hébert rapporte également que, selon leurs statistiques, entre 16 et 20% de ces demandes sont en lien direct avec les impacts du confinement et de la pandémie. Elle explique que dans plusieurs cas, la santé mentale de la personne atteinte du trouble s’est beaucoup détériorée à cause du contexte de pandémie. Cela aurait un impact sur les proches qui vivent auprès de cette personne. « Ces gens qui ont fait appel à nous ont vraiment mentionné que la situation était plus difficile depuis le début de la pandémie. » Malgré cette hausse de demandes déjà ressentie, l’organisme s’attend à une hausse encore plus marquée vers l’automne prochain, soit le moment où L’Ancre s’attend à ce que les mesures sanitaires soient presque entièrement levées. « Les gens qui n’avaient plus de contact avec leur proche atteint d’un trouble mental, car c’était interdit durant le confinement, recommenceront à fréquenter cette personne. Malheureusement, comme dans plusieurs cas leur situation s’est dégradée durant le contexte de pandémie, cela risque d’être assez difficile pour les membres de leur entourage. » Mme Hébert et son équipe d’intervenants se préparent donc à répondre à de nombreuses demandes dans les prochains mois. La levée des restrictions permettra toutefois de recommencer certaines activités pratiquées avant la pandémie. En effet, Mme Hébert mentionne que les rencontres café-discussion qui avaient lieu auparavant recommenceront aussitôt que possible. Elle les juge enrichissantes pour les participants, car cela leur permet d’apprendre de nouvelles informations, mais aussi d’échanger avec des gens qui vivent dans la même situation qu’eux. Elles permettent également de les sortir de leur quotidien et de briser l’isolement qui se forme parfois. Ils pourront également recommencer les conférences et les ateliers d’information sur place.

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