10 février 2025

67 ans d’histoire : La boulangerie C. Blouin ferme ses portes

Une page d’histoire s’est tournée le vendredi 17 janvier 2025 à Cap-Saint-Ignace. Après 67 ans à se lever au petit matin, la famille Blouin a décidé de s’offrir du répit et de mettre un terme à la production de sa boulangerie. Le manque d’employé aura eu raison de l’entreprise bien établie dans la région et qui victime de son succès depuis belle lurette.

L’émotion se ressentait dans les voix de Diane, Guy et Yves Blouin, mais aussi de la sérénité face à cette décision. « Très fatigué. Il nous manque beaucoup trop de monde. Il nous manque au moins quatre à cinq employés pour dire qu’on veut continuer. On est plus capable », a lancé Diane Blouin dès les premiers instants de l’entrevue.

Achetée en 1958 par le père de Mme Blouin, l’entreprise roule sa bosse depuis. Les enfants ont baigné dans la compagnie familiale tôt dans leur vie. « Mes frères, ça fait plus de 45 ans qu’ils sont ici. Ils n’ont jamais eu une journée de vacances », a expliqué la sœur des deux hommes. Pour les deux frères, le sentiment d’accomplissement est présent, tout comme la fatigue, mais devoir mettre la clé à la porte n’est pas ce qui était souhaité. « C’est sûr que ça fait quelque chose, on n’a pas le choix, on n’a pas de monde. Ce n’est pas l’ouvrage qui manque. On n’a plus un employé à 40 heures par semaine. Nous, ce n’est pas 40 c’est deux fois 40 », s’est exclamé Yves Blouin.

« On aurait aimé qu’une autre famille reprenne le flambeau »

Les démarches pour reprendre l’entreprise ont été nombreuses. La boulangerie est en vente depuis 2022. Des offres, il en a eu, mais aucune assez alléchante que pour la famille Blouin puisse se retirer dans le calme. Elle devait, soit continuer de s’occuper de la production à 100% ou de vendre l’établissement au complet, bâtisse dans la mère de 87 ans des trois boulangers habite encore. « Ceux qui venaient, ils auraient payé pour la bâtisse, mais ils n’auraient pas payé pour la boulangerie », a déploré Guy Blouin.

Une chose est sûre, c’est que les souvenirs resteront gravés à jamais chez les Blouin, eux qui se grattaient la tête pour choisir le moment le plus marquant de leurs carrières. « Ce qui nous marque le plus, c’est le temps des fêtes. C’est grandiose. C’est énorme. Cette année, on a fait 300 pains tranchés sur le long par jour pendant deux semaines », a finalement tranché Diane.