
Le bras de fer, souvent perçu comme un simple jeu de table dans les bars, est totalement une autre réalité pour Thomas Roberge. Deux ans après avoir embarqué dans ce sport encore niche et méconnu du grand public, le jeune homme de 21 ans s’apprête à tirer du poignet sur la plus grande scène au monde. Il s’envolera pour la Bulgarie en septembre prochain afin de se mesurer aux meilleurs de sa catégorie.
Le résident de Berthier-sur-Mer a découvert le bras de fer lors d’une activité organisée par le Cégep Sainte-Foy. Le plaisir et le goût d’en faire quotidiennement se sont rapidement développés une fois le coudre sur la table et la main sur la poignée. Il est aussi tombé dans l’œil de l’entraîneur sur place qui l’a aussitôt invité à venir pratiquer au Club de bras de fer de Québec, qui est éventuellement devenu sa deuxième maison. « C’est comme un sparring de boxe. On va tirer ensemble pendant deux heures et on pratique nos tactiques. »
Thomas a rapidement pris la piqûre du sport, au point qu’il s’est installé une station d’entraînement chez lui. Une table à bras de fer avec un système de poulies qu’il utilise quatre fois par semaine pour continuer sa progression. Et ce mot, semble presque faible parce qu’en seulement deux ans de pratique intensive et à parcourir la province pour participer à des compétitions, le Berthelais d’adoption s’est mérité un billet vers la plus grande scène du bras de fer au monde à Albena en Bulgarie, après une deuxième position au World Juniors qualifier à Ottawa en mars dernier. Il s’alignera face aux meilleurs JUNIORS 21 dans les 75 kilogrammes avec les deux bras. « C’est impressionnant de savoir que je vais pouvoir tirer avec les meilleurs athlètes du monde », explique-t-il.
Dans les pays de l’Europe de l’Est, le sport est beaucoup plus développé qu’en Amérique du Nord. Parmi le palmarès des championnats du monde dans de différentes catégories depuis 2010, 16 d’entre eux sont natifs de cette région du monde. « C’est comme le hockey pour nous. C’est leur sport depuis qu’ils sont petits. Ils sont entraînés là-dedans. Ils font ça à la journée longue. Ils ont des pratiques avec leurs clubs un peu comme nous, mais vraiment intensives. C’est presque qu’un travail pour eux le bras de fer », explique Thomas. Une expérience qu’il compte bien prendre comme bagage.
Le bras de fer est souvent perçu comme un simple jeu de force. « Quand tu prends des personnes qui en font réellement et intensément, c’est un autre monde. Je me trouvais bon avant sans en faire, mais quand je suis arrivé là-bas, j’étais une recrue qui forçait n’importe comment et qui n’avait aucune chance », soutient Thomas. Il explique qu’il y a une complexité des techniques qui passent par l’attaque, la défense, le positionnement de la main jusqu’à la vitesse d’exécution. Une fois les mains bien placées, tout entre en harmonie. « Quand vient le moment de tirer, tout devient calme et tout se déchaîne en une fraction de seconde. »
Thomas Roberge fera partie de l’élite dans sa catégorie alors que seulement deux Canadiens par bras s’envoleront vers la Bulgarie en septembre prochain. Il compte bien représenter son pays, son club, mais aussi la Côte-du-Sud, où il en est un des pionniers. « Je veux essayer de prouver mon point que pour nous le Canada, on est quand même capable de prouver qu’on peut rivaliser avec les meilleurs », termine le résident de Berthier-sur-Mer.


