24 juillet 2025

Crimes sexuels : 25 ans depuis les pâtisseries piégées du prédateur de la 20

Surnommé le prédateur de la 20 pour des événements qui se sont déroulé entre 1995 et 1998, André Gagnon, un ancien citoyen de Berthier-sur-Mer, a été condamné il y a 25 ans pour des crimes sexuels sur 13 jeunes hommes de 15 à 20 ans.

Le plan du prédateur de la 20 consistait généralement à prendre ses victimes en stop sur l’autoroute 20, dans la région de Québec, et à leur proposer divers aliments, dont des pâtisseries de type Jos-Louis, dans lesquelles il avait injecté des drogues qui les rendaient confus et amnésiques.

Il intoxiquait ses victimes avec de l’oxazépam, un médicament habituellement prescrit en pharmacie comme anxiolytique. Le prédateur de la 20 y avait accès par prescription médicale.

Par la suite, il violait les jeunes hommes et les abandonnaient près de l’autoroute.

« Trois victimes ont été engagées par l’accusé Gagnon pour effectuer la vente itinérante de chocolats dans la région de Rivière-du-Loup. C’est sur le trajet menant le groupe de La Pocatière à Rivière-du-Loup que l’accusé Gagnon a remis à ses trois victimes des sous-marins contaminés à l’oxazepam », pouvait-on lire dans le résumé des faits du groupe 1 de victimes, concernant le document de la décision sur la détermination de la peine.

Coupable d’homicide involontaire

Or, le calvaire de l’une de ses victimes ne s’arrêta pas là. Un jeune homme dans le début vingtaine venait de terminer un examen de session à l’Université de Sherbrooke. L’étudiant faisait du stop pour rejoindre sa famille dans la région d’Amqui.

Cependant, André Gagnon l’a laissé seul et intoxiqué à la bretelle de la sortie et de l’entrée de l’autoroute 20, à Berthier-sur-Mer, celle la plus près du domicile du prédateur de la 20.

Malgré tout, le jeune a réussi à se rendre en stop jusqu’à Montmagny avec une dame, mais son sort était déjà scellé.

« Le trajet s’effectue en quelques minutes seulement et elle fait donc descendre son jeune passager à la hauteur de Montmagny. C’est finalement quelques minutes plus tard qu’il sera frappé par le véhicule », pouvait-on lire dans le document judiciaire.

Il y a 25 ans, au palais de justice de Montmagny, le tribunal condamnait André Gagnon à purger une peine de 14 ans et 10 mois de prison, après avoir entendu au-delà de 40 témoins entre les 31 mai et 26 juin 2000.

« Il continue de nier sa culpabilité et la preuve ne démontre nullement qu’il ait amorcé une quelconque réflexion, ou encore moins une thérapie pour solutionner sa problématique d’agresseur », avait mentionné le juge Pierre-L. Rousseau, selon le document concernant la décision sur la détermination de la peine.

Le prédateur de la 20 avait ainsi été reconnu coupable de 17 chefs d’accusation pour avoir drogué et agressé sexuellement 13 jeunes adultes. Il fut aussi reconnu coupable d’homicide involontaire.

La peine initiale de 18 ans et cinq mois qu’avait prononcé le juge a été réduite en raison du temps qu’André Gagnon avait déjà purger en détention. Quant à elle, la poursuite réclamait une peine de 20 ans d’emprisonnement pour ses crimes.

« Les crimes commis par André́ Gagnon ont planifiés, prémédités, suivant un système bien établi. La peine que prononcera le tribunal se doit donc d’être dissuasive, exemplaire, et viser avant tout la protection du public, plutôt que la réhabilitation du délinquant », avait mentionné l’avocat de la Couronne, Me Marcel Guimond.

Du côté de la défense, Me François Huot avait proposé qu’une sentence totale de 5 ans d’emprisonnement, de laquelle « il faudra soustraire le temps passé en détention préventive », pour André Gagnon.

Le prédateur de la 20 avait des antécédents judiciaires de méfait et de bris d’engagement. Il était en probation au moment où il a commis ses crimes à Rivière-du-Loup sur les trois jeunes hommes, à l’automne 1995.