22 juin 2025

Projet de redéploiement scolaire : des inquiétudes chez plusieurs parents

Le Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud a tenu une consultation publique, le 11 juin dernier à l’École secondaire Louis-Jacques-Casault, afin de discuter avec les parents d’un éventuel transfert des élèves de 6ᵉ année des écoles Saint-Pie X et Beaubien vers les écoles Saint-Thomas et Saint-Nicolas, à compter de l’année scolaire 2026-2027.

Le statu quo étant impossible en raison de la croissance des inscriptions dans les écoles, combinée au nombre de gens qui s’installent dans la région, et ce, avec le faible nombre de classes disponibles dans la région, le Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud a proposé trois solutions aux parents des écoles primaires: modifier les bassins scolaires, créer des écoles de cycles ou regrouper les élèves de 6ᵉ année dans un programme d’anglais intensif.

Selon les membres du comité responsable du dossier provenant du Centre de services scolaire, le troisième choix semble être privilégié. Or, les quelque 150 parents présents dans la salle se sont montrés réticents à l’idée que ce changement voie le jour.

« Si vous êtes obligés de déplacer les élèves de Saint-Pie X à Saint-Nicolas et que mon fils est l’enfant “en trop” à Saint-Nicolas cette année-là, est-ce que vous allez l’envoyer dans mon secteur, Beaubien, qui sera lui-même envoyé vers Saint-Thomas ? », s’interroge une mère dont l’enfant fréquente l’école Saint-Nicolas, craignant qu’il doive changer d’établissement à deux reprises si cette mesure est adoptée.

Une étude regroupant les écoles du secteur de Montmagny – incluant celle de Mgr-Sirois, au Cap-Saint-Ignace – montre qu’il n’y a que dix locaux disponibles. L’aménagement de roulottes n’est pas envisagé, car le gouvernement considère qu’il y a suffisamment de locaux pour accueillir les élèves.

Or, 60 % de ces locaux disponibles se trouvent à l’École Mgr-Sirois, qui ne fait pas partie du plan puisqu’elle est jugée trop éloignée. Ainsi, il ne reste que quatre locaux pour les écoles primaires de Montmagny, alors que le nombre maximal d’élèves par classe est fixé à 26.

Des interrogations sur le sport et le soutien aux élèves

Depuis plusieurs années, l’école Saint-Pie X offre à ses élèves un programme de basketball formateur. Cette équipe compétitive est, dans certains cas, une source de motivation scolaire. Plusieurs parents ont donc exprimé leurs inquiétudes à ce sujet, sachant que les jeunes pourraient perdre cet accès s’ils doivent changer d’établissement.

En ce qui concerne les élèves ayant besoin de services spécialisés (psychologue, orthopédagogue, etc.), les parents craignent que le suivi dans leur école actuelle ne soit pas assuré dans une nouvelle école.

« J’ai trois enfants sur le spectre de l’autisme, dont un qui ferait partie de la première cohorte et qui vit très difficilement les changements. [...] Présentement, à leur école, ils ont déjà de la difficulté à recevoir leurs 10 heures de suivi prévues, car il manque de TES », ajoute une mère inquiète du soutien que recevraient ses enfants après un transfert.

Les maternelles 4 ans sacrifiées ?

Plusieurs parents ont proposé de regrouper plutôt les enfants de maternelle 4 ans, au lieu des élèves de 6ᵉ année. Questionné sur cette option, le comité a répondu que les parents de ces jeunes enfants s’inquiètent des perturbations que cela pourrait engendrer, compte tenu de leur jeune âge.

Insatisfaits de cette réponse, et reprochant également au Centre de services scolaire de ne pas avoir présenté de statistiques ou de tableaux lors de la consultation, plusieurs parents ont insisté pour que ce soient plutôt les élèves de maternelle 4 ans qui soient relocalisés.

« Vous n’avez même pas envisagé que les maternelles 4 ans, qui n’ont pas encore d’enjeux scolaires, devraient aller à la garderie s’il n’y a pas assez de place dans les écoles. Je trouve ça aberrant que vous n’ayez pas pensé à ce scénario », déplore une mère, sous les applaudissements des gens dans la salle.

Une décision attendue en janvier 2026

Les parents et élèves concernés obtiendront une réponse à leurs nombreuses inquiétudes au plus tard en janvier 2026, lors d’une séance publique où le Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud annoncera le scénario retenu.

D’ici là, le comité responsable analysera les questions et préoccupations soulevées pendant la consultation et fera une recommandation au conseil d’administration, qui en discutera en comité.

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