Des élèves de L’Islet demandent à leur Municipalité d’agir pour la protection du fleuve Saint-Laurent
Dans les derniers mois, 13 élèves de 6e année de l’École primaire Saint-François-Xavier de L’Islet ont entrepris un projet qui vise à sensibiliser la population à la protection du fleuve Saint-Laurent et de ses mammifères marins. En collaboration avec Le Semoir, ils lancent maintenant une campagne d’affichage afin d’encourager leur Municipalité à s’engager auprès de l’Alliance Fleuve-St-Laurent.
Depuis les trois dernières années, les élèves de 6e année de l’École primaire Saint-François-Xavier de L’Islet suivent des ateliers avec Le Semoir, une initiative d’Arbre-Évolution, sur différents sujets à caractère environnemental. Pour leur dernière année au primaire, les jeunes ont eu l’option de choisir un sujet sur lequel ils allaient faire des recherches plus approfondies. La classe aurait alors voté et ils ont fait le choix de baser leur projet sur les baleines, particulièrement sur les bélugas du fleuve Saint-Laurent.
Au cours des semaines qui ont suivi, les élèves ont formé différents groupes afin de creuser différents aspects reliés aux baleines et à leur milieu de vie, comme le travail qu’elles font au niveau de la production d’oxygène, les impacts du trafic maritime, les mesures de protection qui sont en place actuellement et celles qui pourraient l’être.
Parmi les informations découvertes par les élèves lors de leur recherche qu’ils souhaitent mettre de l’avant, on retrouve le fait qu’un rapport du Fonds monétaire international (FMI) a démontré que le travail d’une seule baleine représentait plus de 2 millions de dollars, notamment grâce aux excréments qui nourrissent une quantité phénoménale de phytoplanctons, qui eux, produisent plus de 50% de l’oxygène que l’on respire. Le FMI affirme également que la valeur monétaire du travail gratuit de toutes les baleines à l’échelle de la planète représentait plus de 1 400 milliards de dollars canadiens. Les élèves ont également découvert que la population des bélugas aurait diminué de près de 85 % dans les 100 dernières années, selon le gouvernement du Québec.
À la suite de ces recherches, les élèves ont souhaité aller plus loin avec leur projet afin de faire leur part pour la protection de ces mammifères marins. Avec une campagne d’affichage, il souhaite sensibiliser leur Municipalité et leurs concitoyens à la valeur du travail des mammifères marins et à la mise en place de mesures pour les protéger davantage.
Arbre-Évolution, accompagné par quelques élèves, souhaite d’ailleurs se rendre prochainement à une séance du conseil municipal de L’Islet afin de présenter aux élus leurs recherches, leurs affiches et demander que la Municipalité se joigne à l’Alliance Fleuve-St-Laurent.
Reconnaitre les droits du fleuve
L’Alliance Fleuve-St-Laurent a été formée dans le but de faire de la pression sur le gouvernement afin de faire adopter un projet de loi qui donnerait au fleuve Saint-Laurent une personnalité juridique. Ainsi, il serait possible de demander aux tribunaux d’exiger des mesures de réparation ou de protection pour le fleuve et les rivières qui s’y jettent. Le projet de loi est porté par l’Observatoire international des droits de la Nature et il a été déposé à l’Assemblée nationale du Québec ainsi qu’au Parlement canadien en 2022. Depuis sa création, l’Alliance recrute de nouveaux groupes qui souhaitent appuyer cette initiative. Entre autres, une quinzaine de Municipalités en bordure du fleuve, donc Sorel-Tracy, Sainte-Flavie et Sainte-Catherine, ainsi que des groupes environnementaux et des centres de recherche en font partie.
Avec leurs affiches et leurs recherches, les élèves souhaitent démontrer à la Municipalité de L’Islet l’importance de protéger le fleuve Saint-Laurent et les mammifères marins qui s’y trouvent, particulièrement le béluga. Si la Municipalité allait de l’avant avec cette demande, le conseil municipal devrait adopter une résolution qui affirme que la Municipalité appuie le projet de loi et qu’elle s’engage à prioriser les investissements dans les infrastructures publiques pour assainir les eaux usées et traiter adéquatement l’eau potable.
Sensibiliser les citoyens de demain
Simon Côté, coordonnateur d’Arbre-Évolution, explique que le but de ce projet, et des autres menés par son organisme dans d’autres écoles de la région, n’est pas seulement d’éduquer les jeunes sur un sujet à caractère environnemental qui les intéressent et de les guider lorsqu’ils font des recherches, mais aussi de les sensibiliser aux impacts que leurs actions et leurs choix peuvent avoir sur l’environnement.
Par exemple, lors des recherches, les élèves ont trouvé que le transport maritime était une grande menace pour le béluga et que de diminuer la circulation sur le fleuve pourrait avoir un impact positif. Ils ont également réalisé que plusieurs de ces bateaux qui circulent apportent au Québec de la marchandise qui provient d’autres pays. Un moyen de diminuer le nombre de bateaux pourrait donc être de réduire la demande pour certains produits qui n’ont pas été fabriqués au Québec ou au Canada en achetant plutôt des produits locaux. Deux élèves de la classe, Marine et Xavier, se sont d’ailleurs entretenus avec le Journal après la présentation de leurs projets et ont avoué avoir beaucoup mieux saisi pourquoi l’achat local est important et qu’ils souhaitaient même en parler avec leurs parents afin que leur famille fasse davantage attention à la provenance des produits qu’elle consomme.
« Souvent, nous les adultes, nous avons pris de mauvais plis à cause que ces enjeux n’étaient pas discutés à l’école à notre époque. Ces jeunes-là qui deviendront aussi des adultes dans plusieurs années auront surement une bien plus grande conscience environnementale grâce à des projets comme celui-là auxquels ils auront participé à un jeune âge et on espère qu’ils continueront à transmettre ces valeurs aux générations qui suivront.”