27 juin 2025

L’incertitude des tarifs douaniers touche tous les secteurs

Même si la plupart des tarifs douaniers promis par le président américain Donald Trump n’ont jamais été appliqués, l’économie et les entrepreneurs sont tout de même touchés par l’incertitude qui plane. Marcus Deschênes, propriétaire d’une entreprise de transport, et James Allen, producteur agricole, témoignent de l’incertitude économique qui affecte leurs domaines d’affaires respectif.

Marcus Deschênes est propriétaire de Transport Gylmir Inc., une entreprise basée à Montmagny qui fait du transport par camion partout au Canada et aux États-Unis. Selon ce dernier, les transporteurs sont souvent les premiers touchés par des mesures comme les tarifs douaniers. Il a en effet remarqué une baisse dans les derniers mois qu’il croit dus à une certaine incertitude à investir des deux côtés de la frontière. Il est toutefois également propriétaire d’une autre entreprise de transport du côté américain et il témoigne que l’économie semble bonne de ce côté. Il souligne d’ailleurs être témoin de l’amour qu’ont plusieurs citoyens de la Caroline du Nord pour le président Trump alors que les pancartes électorales de 2024 sont toujours sur les terrains des résidences.

M. Deschênes note que, d’un point de vue logistique, les opérations sont presque plus rapides qu’avant lorsque les chauffeurs arrivent aux douanes, simplement car il y a une nette baisse d’achalandage.

James Allen est présentement président de l’UPA de Chaudière-Appalaches ainsi que producteur laitier. Il explique que la région administrative est forte dans plusieurs secteurs d’activités, dont le lait, le porc, le sirop d’érable et le bœuf. Il mentionne que, présentement, la région exporte peu aux États-Unis, elle le fait surtout en fonction de la demande du côté américain. En ce moment, elle serait bonne pour le bœuf. Selon M. Allen, plusieurs producteurs craignent les effets que pourraient avoir les menaces américaines sur l’envie ferme du gouvernement de défendre le système de gestion de l’offre en place. Il souligne toutefois que l’industrie a connu plusieurs périodes d’incertitudes dans le passé et qu’elle a réussi à les traverser, mais qu’il faut toujours un effort d’adaptation de la part des producteurs.

M. Allen souligne également que plusieurs producteurs investissent très peu actuellement dans de la nouvelle machinerie et dans le développement, de peur de voir la situation économique actuelle se détériorer davantage. Une bonne partie de la machinerie serait d’ailleurs faite aux États-Unis.

Comment entrevoir l’avenir

M. Deschênes, pour sa part, est convaincu que le Canada et les États-Unis continueront de travailler ensemble dans l’avenir, malgré les tensions actuelles, car les deux pays ont besoin l’un de l’autre. Il souligne que les Américains ont besoin de plusieurs ressources canadiennes et que les Canadiens ont besoin du marché américain qui est immense et à proximité pour vendre leurs produits.

M. Allen partage ce point de vue, mais il ajoute qu’il croit que cette période plus difficile aura permis aux entreprises canadiennes d’ouvrir leurs horizons et d’être moins dépendantes du marché américain.