19 juin 2025

Projets éoliens : les résidents des lacs partagent leurs inquiétudes au BAPE

Le Bureau d’audience publique sur l’environnement (BAPE) tenait la première partie des audiences publiques concernant les projets éoliens sur le territoire de la MRC de Montmagny. Les intervenants étaient surtout des résidents lacs dans le secteur de Saint-Paul-de-Montminy qui s’inquiètent de l’impact du projet sur leur milieu de vie.

La première partie des audiences publiques permettait à la population de poser leurs questions en lien avec les projets éoliens de Saint-Paul-de-Montminy et de la Forêt Domaniale. Trois séances ont été nécessaires, une le 10 juin en soirée, une le 11 juin en après-midi, et une le 11 juin en soirée, afin que tous les intervenants inscrits au registre aient l’occasion de poser leurs questions. Marie-Eve Fortin, présidente, et Georges Lanmafankpotin, commissaire, dirigeaient ces séances du BAPE. Sur place, il y avait également les représentants des entreprises initiatrices des projets, soit Kruger Énergie pour celui de Saint-Paul-de-Montminy et EDF pour la Forêt Domaniale, ainsi que des représentants de plusieurs ministères, d’Hydro-Québec, des municipalités concernées et de la MRC de Montmagny.

Une éolienne qui dérange

Malgré que les séances du BAPE concernaient les deux projets éoliens sur le territoire de la MRC de Montmagny, un en particulier était l’objet des questions de la majorité des intervenants : celui de Kruger à Saint-Paul-de-Montminy. En effet, la plupart des gens qui ont pris la parole lors des audiences publiques étaient des résidents, permanents ou propriétaires de résidences secondaires, près des lacs dans le secteur, soit le lac Gosselin, le lac Collin et le lac Jally. Plusieurs questions ciblaient même une éolienne en particulier. Cette dernière serait située sur une colline à environ un kilomètre du lac Gosselin.

Environ une dizaine de résidents ont souligné leur mécontentement d’avoir cette éolienne derrière leur résidence qui ne serait pas camouflée par la végétation, donc entièrement visible. En réponse à une question qui demandait si la position était la seule possible, Jean-Robert Poulin, représentant de Kruger lors de l’audience, a répondu qu’un groupe de travail avait été formé avec les résidents des lacs afin d’entendre leurs préoccupations et que trois éoliennes avaient été ciblées. Deux d’entre-elles ont été déplacée, mais plusieurs contraintes, autant monétaires qu’environnementales, feraient de l’emplacement de l’éolienne située sur la colline le seul viable pour le projet.

Lors de l’audience, deux citoyens résidant près des lacs ont demandé que les municipalités concernées tiennent un référendum avant d’aller de l’avant avec les projets. Les représentants des municipalités ont mentionné qu’ils allaient apporter la demande à la prochaine réunion de leur conseil municipal qui devra ensuite prendre la décision. Lors d’une de ces questions, Nancy Labrecque, directrice générale de la MRC de Montmagny, a ajouté le point de vue de l’organisme à propos des projets éoliens : « La MRC de Montmagny est un organisme de développement du milieu. [...] Il y a eu de nombreuses consultations et séances d’informations. Les revenus qui vont être tirés de ces projets visent à faire des projets pour améliorer la qualité de vie des gens. [...] Donc pour nous c’est un projet fédérateur. » Rappelons que les initiateurs des deux projets estiment à plus de 200 M$ sur 30 ans les retombées économiques locales de chaque projet, soit via les paiements de l’Alliance de l’Est aux municipalités qui accueillent les éoliennes et aux propriétaires de terrains ayant signé une entente acceptant d’accueillir une éolienne, etc.

Autres enjeux

Parmi les autres enjeux relatifs aux projets éoliens abordés par les citoyens, les impacts sur la santé physique et psychologique ont été abordés. Certains se sont aussi montrés inquiets des impacts possibles sur les télécommunications dans le secteur. Finalement, des citoyens ont remis en question les méthodes de comptabilisation de la population de certains oiseaux du secteur ainsi que les impacts que les projets pourraient avoir sur la faune dans la région. À tous ces enjeux, les initiateurs des projets ont affirmé avoir respecté les différentes normes en place et que toutes les simulations réalisées le sont de manière conservatrice afin d’éviter les erreurs.

La suite : l’opinion du public

La commission continue présentement d’obtenir des réponses à ses questions en vue de la confection de son rapport qui devra être déposé auprès du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs pour octobre 2025.

La prochaine partie des audiences permettra aux citoyens de donner leur opinion sur le projet. Une deuxième partie des audiences publiques est prévue le 8 juillet pour ceux qui souhaitent présenter leur point de vue oralement. Il est toutefois obligatoire de s’inscrire avant le 25 juin via le site web du BAPE. Il est aussi possible de transmettre son opinion sous la forme d’un mémoire avant le 3 juillet.