Chaque jour, trois Québécois s’enlèvent la vie. Dans le cadre de la Journée internationale de la prévention du suicide qui se tenait le 10 septembre dernier, l’Association québécoise pour la prévention du suicide (AQPS) a lancé le Manifeste pour un Québec sans suicide. La population est invitée à le signer et, ainsi, s’engager à connaitre les ressources disponibles pour la prévention du suicide et à les utiliser en cas de besoin.
Le Manifeste est disponible sur le site web de l’Association. Plusieurs personnalités ont déjà partagé leur engagement, dont François Legault, Christian Dubé, Éric Duhaime, Luce Dufault, etc. Selon le président de l’AQPS, cette initiative vise à faire connaitre davantage les ressources en prévention du suicide en demandant aux gens de s’engager en signant le manifeste.
Apposer sa signature implique de respecter trois consignes : connaitre les ressources disponibles pour la prévention du suicide, être attentif envers soi-même et son entourage et aller chercher de l’aide si on est inquiet.
M. Fournier rappelle que les ressources comme la ligne 1-866-APPELLE et le 535353 pour les textos sont disponibles 24h/24 et 7 jours/7 et que ce sont toujours des intervenants qui répondent, donc des professionnels prêts à ouvrir une conversation avec les gens en détresse, sans jugement.
C’est correct d’en parler
Encore aujourd’hui, le suicide est un sujet qui est tabou pour plusieurs. « C’est mieux qu’avant par contre. J’œuvrais déjà dans la prévention du suicide dans les années 90 et, à cette époque, c’est à peine si nous osions prononcer le mot de peur que cela ait des répercussions. » M. Fournier ajoute qu’il est faux de dire que de mentionner explicitement le sujet avec un proche en difficulté peut avoir des effets néfastes. « Il est toutefois important de le faire dans une perspective d’écoute, mais on peut s’assoir avec un proche, lui demander s’il va bien et s’il pense au suicide, lui démontrer qu’on est là pour le soutenir et l’encourager à avoir recours aux ressources disponibles ». M. Fournier ajoute que simplement de savoir qu’un proche ou encore un collègue est sensible à la détresse de quelqu’un peut avoir un grand effet bénéfique sur la personne. Certains auraient aussi seulement besoin d’un coup de pouce pour les convaincre qu’il est important de contacter les intervenants qui sont disponibles en tout temps juste au bout du fil ou encore au bout du clavier.
Soyons attentifs
Le Trait d’Union offre des services aux gens souffrant de problème de santé mentale pour les gens de Montmagny-L’Islet. La directrice générale, Melissa Boilard, mentionne que son équipe d’intervenants travaille tous les jours en prévention du suicide et qu’il est important d’apprendre à reconnaitre les signes.
Le Trait d’Union travaille auprès des gens vivant avec un trouble de santé mentale. Plusieurs services sont disponibles, soit des interventions individuelles et de groupe, des activités, des groupes de discussion, etc. L’organisme agit aussi beaucoup pour que sa clientèle soit en mesure de rester à l’emploi ou d’en obtenir un par ses interventions autant auprès de la personne qui vit avec un trouble de santé mentale qu’au sein des milieux de travail. Il est également responsable de la Maison Rotary, une maison de transition qui vise à offrir aux gens hébergés des outils afin qu’ils puissent réintégrer leur milieu de vie habituel.
La directrice générale, Mélissa Boilard ajoute que le Trait d’Union travaillait autrefois seulement avec les gens qui avaient les troubles de santé mentale les plus graves. Maintenant, l’organisme souhaite élargir ses services pour tous les types de troubles, l’anxiété par exemple. Il n’est pas non plus nécessaire d’avoir reçu un diagnostic d’un médecin et il n’y a pas de délai d’attente.
Surveillez les signes
Mme Boilard affirme que son équipe travaille tous les jours en prévention du suicide auprès de sa clientèle. Une chose importante est de savoir reconnaitre les signes. « Il faut être alerte aux changements. Souvent, il y a quand même des signes. On le vit au quotidien, car nous avons des gens que nous rencontrons plusieurs fois par semaine et il est possible de remarquer lorsque quelqu’un s’approche d’une désorganisation. » Comme exemples, elle mentionne des changements dans l’humeur, une tendance à s’isoler ou un manque de motivation. Elle encourage les proches à ouvrir le dialogue s’ils ont un doute que la personne pourrait avoir des idées noires et de montrer son soutien.
« C’est aussi important que la personne qui souhaite venir en aide à son proche ne prenne pas tout sur elle et qu’elle vienne vers les ressources qui pourront prendre la relève au niveau intervention. Si le proche a lui-même besoin d’aide ou de conseil, nous pourrons alors la référer aux services de L’Ancre qui offrent du soutien aux proches des gens qui vivent avec un trouble de santé mentale. »
Pour obtenir de l’aide :
-Pour toutes urgences : 911
-1-866-APPELLE (1-866-277-3553)
-988 : Ligne d’aide en cas de crise de suicide
-Texto : 535353
-suicide.ca
-Info-Social : 811