22 janvier 2025

Projet éolien de Saint-Paul : Le ministère de l’Environnement émet de nouvelles recommandations

L’étude d’impacts sur l’environnement de l’entreprise Kruger Énergie qui exploite le projet d’éoliennes en cours à Saint-Paul-de-Montminy, continue de cheminer auprès du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec (MELCCFP). Les derniers commentaires émis en décembre 2024 soulignent que l’étude de la compagnie répond désormais à la majorité des critères, mais qu’il y a toujours des craintes, notamment, en matière de circulation des camions et pour certaines espèces animales.

Dans sa deuxième série de questions et commentaires pour l’entreprise Kruger Énergie concernant l’étude d’impacts sur l’environnement de son projet d’installer 28 éoliennes principalement sur le territoire de Saint-Paul-de-Montminy. Le document réalisé par PRESCA présente les différents impacts que pourrait avoir le projet sur la faune, la flore, mais aussi sur les activités commerciales dans la région.

Parmi les enjeux qui poseraient toujours problème dans l’étude selon les experts mandatés par le ministère, on retrouve notamment l’absence d’un règlement dans la municipalité de Saint-Paul-de-Montminy qui empêche certains types de camions de passer par différents chemins lors de la construction et de l’entretien des éoliennes. En effet, bien que Kruger Énergie cible l’utilisation de certaines routes par les fournisseurs de matériel, le ministère soutient que rien n’empêche les camions de circuler par la voie que préférera le chauffeur, ce qui pourrait entraîner la détérioration de certaines routes. L’entreprise est donc encouragée à travailler avec la municipalité pour établir un règlement.

Des craintes sont aussi formulées concernant plusieurs espèces animales. Entre autres, les experts mentionnent que l’utilisation d’appareils enregistreurs utilisés par PRESCA, lors de l’inventaire de la Grive de Bicknell, un oiseau portant le statut d’espèce préoccupante, n’est pas une technique standardisée par le MELCCFP. Ils ajoutent que d’autres points auraient dû être évalués par rapport à la globalité du parc éolien afin de déterminer les impacts pour cet oiseau et des mesures atténuantes si nécessaires. Le ministère demande également plus de détails concernant l’inventaire des orignaux et du cerf de Virginie. Aussi, les experts demandent à la compagnie d’identifier des mesures particulières qui pourraient être mises en place au besoin pour réduire le risque de collision avec les oiseaux migrateurs et les chauves-souris lors de l’exploitation du parc éolien.

Plusieurs experts ayant analyser l’étude se sont toutefois dits maintenant satisfaits des réponses de Kruger lors de la première série de questions, notamment ceux à propos responsables d’enjeux comme celui de l’impact sur le paysage, de la gestion des plaintes, de l’optimisation du projet pour réduire sa production de gaz à effet de serre et des plans de démantèlement du parc après 30 ans au besoin.

L’entreprise a une obligation de fournir une réponse aux renseignements demandés par le ministère selon la Loi sur la qualité de l’environnement, car dans le cas contraire, l’étude pourrait être jugée non recevable, ce qui mettrait fin au dossier.

Cheminement auprès du ministère

En décembre 2023, Kruger Énergie a transmis au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs du Québec un avis d’évaluation ainsi que les résultats de sa consultation publique. En mai 2024, l’entreprise a ensuite transmis une première version de son étude d’impacts sur l’environnement pour que le ministère en évalue l’admissibilité. Après la réception d’avis d’expert, le ministère a retourné plusieurs questions et commentaires à Kruger en août 2024 auxquels l’entreprise a répondu après quelques semaines. Le ministère a transmis une deuxième série de questions en décembre 2024. Tous les documents émis par les différents partis sont disponibles via le Registre des évaluations environnementales.

Si l’étude d’impacts est maintenant considérée comme étant admissible, le projet pourra passer à la prochaine étape, soit la consultation du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement si elle est jugée nécessaire.

Études du sol prévues dès janvier

Pour janvier 2025, Kruger annonçait via son site web, spécialement pour le projet éolien de Saint-Paul, le début d’études géotechniques sur le territoire. Ces dernières pourraient s’étendre sur une période de deux mois et causer un peu plus de mouvement sur le territoire qu’habituellement constaté par les résidents. Les opérations devraient se dérouler aux heures habituelles de travail.

Les études géotechniques consistent à procéder à des forages à certains endroits afin d’analyser la capacité portante du sol. Les résultats permettront à l’entreprise d’établir les plans de constructions des fondations des éoliennes et des chemins d’accès aux sites du projet.

Les travaux se dérouleront sur des terrains privés dans les municipalités de Saint-Paul-de-Montminy, Notre-Dame-du-Rosaire et Sainte-Apolline-de-Patton dont les propriétaires ont des ententes dans le cadre du projet éolien.