Karim Najibi, infirmier de profession, a récemment été reconnu coupable pour la quatrième fois en dix ans de conduite avec les facultés affaiblies au palais de justice de Montmagny. En plus de passer les six prochains mois en détention, il s’est vu confisquer sa rutilante Mercedes par le tribunal.
« Quand j’étais un p’tit bonhomme et que j’allais à l’école avec ma boîte à lunch, il y avait partout des panneaux L’alcool au volant, c’est criminel. Depuis, vous n’avez toujours pas compris le message ? », s’est exclamé le Juge Sébastien Proulx, de la Cour du Québec, chambre criminelle et pénale, visiblement contrarié en interpellant l’accusé.
Le soir du 23 janvier 2023, vers 22 h 40, Najibi circulait sur l’autoroute 20 au volant d’un véhicule de luxe, une Mercedes. Selon les témoignages, il a zigzagué sur une longue distance avant de perdre le contrôle de son automobile et de sortir de la route. Plusieurs citoyens avaient d’ailleurs appelé la police pour signaler la conduite erratique de l’accusé. À leur arrivée, ils ont trouvé son véhicule enlisé dans la neige. L’accusé dégageait une forte odeur d’alcool, avait une démarche vacillante, les yeux vitreux et une attitude insistante et peu coopérative. Au poste de police, son taux d’alcoolémie a été mesuré à 150 mg/100 ml de sang.
Or, Karim Najibi était visé par une interdiction de conduire de 30 mois au moment des faits car il était déjà un multirécidiviste de la conduite avec les capacités affaiblies. En effet, il avait déjà été condamné à trois reprises pour cette accusation, une fois en 2013 et deux fois en 2021. Ainsi, son arrestation de 2023 s’avérait sa quatrième en dix ans pour le même crime.
« Lors de la première infraction, c’est une erreur. La deuxième soulève des questions, mais la troisième nécessite une sanction sévère. Vous devez comprendre la volonté du législateur de traiter ces infractions avec une grande sévérité. Malgré les campagnes de sensibilisation, il est crucial d’intervenir. Ces crimes entraînent de nombreuses blessures et morts. Vous n’avez toujours pas compris.» a déclaré le magistrat
lors de son audience, l’infirmier déchu a tenté de se justifier en mentionnant ses efforts pour suivre une thérapie de trois mois pour son problème d’alcool, qu’il avait débutée en février 2024. Toutefois, M. Proulx a insisté sur le fait que la thérapie ne constituait pas une circonstance atténuante, mais qu’elle était pertinente pour démontrer la gravité de la situation.
Ultimement, le juge a imposé une peine d’emprisonnement de six mois à Karim Najibi, laquelle a été suggérée de manière commune par les avocats au dossier, assortie d’une probation de deux ans et d’un suivi thérapeutique obligatoire. De plus, une interdiction de conduire de trois ans a été infligée au chauffard.
Le tribunal a aussi imposé une sanction supplémentaire et peu commune à l’accusé. Il lui a confisqué la rutilante Mercedes au volant de laquelle il a été arrêté, la considérant comme un bien infractionnel. Elle sera remise à la banque qui l’a financée afin qu’elle puisse la vendre et recouvrer sa créance.