« Je suis satisfaite que le gouvernement prenne ça au sérieux. C’est bien qu’une personne ait davantage de pouvoir au niveau des enquêtes, évitant ainsi à la victime de gérer elle-même le dossier. Maintenant elle aura quelqu’un pour l’appuyer. Nous avons entendu des histoires d’horreur et il faut que les victimes puissent se plaindre et recevoir un suivi adéquat », a souligné la directrice générale de Magny-Gym, Andrée-Anne Caron.
Selon elle, cette législation permettra de moins en échapper. Toutefois, elle souhaite que le projet du gouvernement Legault ne complexifie pas les choses. « Quand on ajoute des comités au gouvernement, ça peut devenir trop complexe et on perd le fil. » Cela dit, Mme Caron estime que c’est un avancement pour le sport ainsi que pour les enfants en général.
Avant même le dépôt de ce projet de loi, la Fédération de gymnastique du Québec avait mis en place des actions et des obligations afin d’éviter les situations fâcheuses. En ce sens, la vérification des antécédents judiciaires est obligatoire pour tous les gens qui sont en contact de près ou de loin avec les enfants.
Pour sa part, l’organisation de Magny-Gym a aussi décidé de mettre des affiches dans ses locaux afin de rappeler aux sportifs que l’organisme Sport’Aide est là. Ce regroupement a, entre autres, la mission d’assister et orienter les jeunes.
Mme Caron dit qu’existe aussi la règle de deux qui stipule qu’un enfant ne doit jamais être seul avec un entraîneur.
De son côté, le responsable du Centre de développement de soccer de Montmagny, Guillaume Larochelle, assure que c’est de moins en moins évident pour les entraîneurs ou les gens qui jouent un rôle de formateur, eux qui font face à plusieurs critiques. Le fait de les encadrer adéquatement est, selon lui, une bonne chose.
Cela dit, il prend ce projet de loi avec un grain de sel car la formation Respect et Sport au sein de Soccer Québec existe déjà. « Celle-ci aborde plusieurs sujets liés au projet de loi. On parle de l’aspect de l’intégration des gamins provenant de toutes origines et des moments propices pour accoster un enfant. »
Cette formation obligatoire éduque les jeunes leaders, entraîneurs, officiels et participants à reconnaître, à comprendre et à réagir aux problèmes d’intimidation, d’abus, de harcèlement et de discrimination.
Depuis sa création, le Centre de développement n’a pas été confronté à des contextes d’abus. « Nous sommes petits, alors il y a une proximité. Nous sommes près des parents pour répondre à leurs questions. Nous connaissons davantage les gens qui s’impliquent. Dans des situations de tournois où il y avait beaucoup de compétitivité, la voix s’est élevée à quelques reprises mais il n’y a jamais eu un manque de respect à l’égard d’un joueur de notre organisation. Cependant nous ne sommes pas à l’abri pour le futur », a-t-il laissé tomber, ajoutant que si cet outil pouvait leur donner un coup de main advenant une telle situation, ce serait une bonne chose.
« Ça permettra peut-être de tracer une ligne directrice plus claire », a-t-il conclu.