
Tourisme : savoir se distinguer

Lorsqu’il a mis en place la Sanctuaire du loup LUPO, Luigi Morabito savait que bon nombre de promoteurs de l’industrie touristique travaillent en silo. À cet égard, il note que depuis les partenaires du Sud de la MRC tentent de créer des forfaits visant à attirer les clientèles afin de prolonger leur séjour parmi nous.
Pour lui, il devient capital de savoir se distinguer pour offrir des forfaits qui intéresseront les touristes sur plusieurs jours, aussi de tenter une percée sur le marché international. Ses loups, il le constate, intéressent les Européens. Encore faut-il les attirer ici et pour cela, il faut leur offrir plus de produits uniques. « Nous ne sommes pas comme Mont-Tremblant dans les Laurentides, Charlevoix ou encore la Capitale nationale. Lorsque nous démarchons pour faire venir les gens, les agences nous confirment que nous ne figurons pas parmi les destinations privilégiées », soutient M. Morabito.
À titre d’exemple, il me laisse prendre connaissance d’un message reçu à la suite d’une démarche : « À ce stade, nous n’effectuons pas de visites ou de rencontres avec de nouveaux partenaires en l’absence d’une entente contractuelle préalablement établie. Dans la région Chaudière-Appalaches, nous collaborons uniquement avec LUPO. Se déplacer pour un seul partenaire n’est pas rentable de notre côté au niveau des coûts et de la logistique.
« L’évaluation de nouveaux produits se fait généralement sur le terrain, par mes soins, dans le cadre d’un processus structuré permettant de déterminer leur adéquation avec nos marchés cibles. Je suis également responsable de la formation de nos équipes internes sur les nouveautés à intégrer à notre offre. Comme vous le savez, votre région ne figure pas parmi les zones les plus sollicitées par la clientèle internationale. Cela dit, les tendances évoluent rapidement et nous restons à l’affût de produits distincts, d’expériences authentiques et de nouvelles propositions qui pourraient enrichir notre programmation à moyen terme ».
Cet exemple confirme le besoin d’offrir plus qu’une activité. Aussi, en faisant affaire avec les agences, le degré d’exigence est plus élevé : « Pensez-vous qu’ils font débarquer les gens sur le bord de la route pour des visites? Croyez-vous que j’avais envie d’investir 20 000$ pour aménager un stationnement pour les autobus? Mais nous n’avons pas le choix si nous voulons croître. », rappelle l’homme d’affaires retraité.
Puis il me fait lire un texto indiquant une réussite : « Nous nous sommes rencontrés cet été. J’avais effectué une visite exploratoire du sanctuaire en vue d’organiser un groupe en autocar pour l’été 2026. Alors nous y voici. Vendredi 19 juin, visite du Sanctuaire. Diner sur place avec Méchoui des Appalaches (à confirmer). Je vise 55 personnes (des aînés) ».
Puis en dernière heure, M. Morabito me disait avoir obtenu la confirmation que les touristes de cet autobus coucheront deux nuitées à Montmagny, visiteront la Grosse Île, iront au musée de l’Accordéon et passeront par la Maison Taché.
Le promoteur précise qu’il aimerait que la clientèle d’un tel autobus puisse en en voir plus et voit d’un bon œil l’arrivée de Kathéry Couillard à la direction du tourisme de la MRC. Selon lui, un des premiers gestes serait de devancer l’annonce du lancement de la saison touristique. « En juin, c’est trop tard. Les gens ont déjà planifié. Mais j’ai confiance en l’avenir ».


