31 mars 2025

Une charte du civisme à l’école Louis-Jacques Casault

L’équipe-école de l’école secondaire Louis-Jacques-Casault a procédé à la mise en force de sa première Charte de civisme et de communication positive, jeudi dernier. Ce projet fut mené de front sur une période de deux ans par le Comité Mieux-être de l’institution, formé d’enseignants, de professionnels et d’élèves, dont l’objectif vise à favoriser le vivre-ensemble de façon harmonieuse.

Geste symbolique, le lancement a été fait dans le cadre de la première Semaine nationale de la prévention de la violence et de l’intimidation, tenue du 17 au 21 mars dernier. La charte a été présentée officiellement à l’ensemble des élèves. Le civisme et la communication positive sont des éléments clés de la lutte contre l’intimidation et la violence.

Pour Patrick Gagnon, directeur de l’école, « ce fut presque deux ans de durs et bons travaux, aussi de réflexions, qui viennent en lien avec le plan d’action vers la réussite et le milieu de vie bienveillant, le VIVRE ENSEMBLE, qui se traduit par un langage positif et cohérent ».

Cette démarche, elle doit partir du primaire et il faut ensuite l’amener au secondaire. Les élèves sont plus faciles à contrôler en bas âge, mais le secondaire amène ses défis, intimidation, rejet, abus verbaux. Alors, un encadrement de qualité permet des actions concrètes, comme l’enseignement du comment s’adresser aux gens. Avec tous les changements ayant transformé notre société, l’école doit maintenant assumer de nouvelles responsabilités citoyennes.

Pour une première fois aussi, une activité de sensibilisation a été tenue à l’école alors que des kiosques d’information ont été aménagés pour sensibiliser sur le plan de la gestion des émotions, de la joie, de la tristesse, de la colère... Les élèves ont pu s’impliquer dans des focus groupes. Quels sont les moyens que l’on peut avoir à notre portée pour obtenir un climat positif en classe, chaleureux et accueillant pour tous.

À cet égard, Vanessa Pedneault confesse que le cours « Culture et citoyenneté québécoise » cadre parfaitement avec les réalités d’aujourd’hui. Il est question de tolérance, de respect de soi et de l’autre, des valeurs démocratiques, de l’esprit critique, aussi de la déconstruction des préjugés. Cet enseignement peut aussi être intégré à différents cours, comme des lectures en français, permettant de faire des liens avec la vie. Une grande affiche de style roll-up apparaît maintenant en permanence à l’école pour véhiculer les valeurs et des affiches prendront place dans chaque local afin promouvoir son contenu.

S’adapter à une nouvelle réalité...

Les changements au sein de nos collectivités obligent le monde scolaire à revoir les situations et poser des gestes significatifs afin de promouvoir les valeurs du « Vivre ensemble ». Invité par visioconférence, le chercheur et professeur de l’Université de Montréal, François Bowen, dont la mission est d’accompagner et de former les intervenants scolaires. Il voit à l’implantation de programmes et d’interventions favorisant le développement de la socialisation des élèves, incluant la prévention de la violence, ainsi que leur bien-être psychologique. Questionné au sujet de l’immigration massive, il explique le phénomène ainsi : « C’est évident que les changements démographiques liés avec l’immigration demandent aux gens d’apprendre à vivre, c’est un défi pour le vivre ensemble, de tolérance. Les gens arrivent avec des différences, puis il y a l’acceptation de la différence. Il faut apprendre des deux côtés. Il y a des milieux où il y a beaucoup de différence culturelle et tout se passe très bien. Les gens ont embarqué et adhéré à des valeurs communes. Il faut que les gens développent un sentiment d’appartenance, qu’ils se sentent bien appuyés dans leur milieu, intégrés, acceptés et respectés. Ça passe par une implication que tout le monde doit faire. Ça dépend des milieux, de la culture, des communications, aussi des contextes ».

Quant aux Québécois de souche, les valeurs ont changé. « Des sociologues, des philosophes, des pédagogues, des journalistes ont remarqué qu’il y avait depuis 40 ans une montée de l’individualisme dans les sociétés occidentales faisant en sorte que le lien social est moins fort. Le phénomène des réseaux sociaux fait en sorte que les gens s’enferment, dans des groupes ou des cliques, et cela affecte le vivre ensemble. Il y a un travail à faire avec cela. C’est de permettre à l’école d’être un lieu de socialisation, l’école a un rôle à jouer »

Faire simple...

Appeler à prendre la parole, Rachel Bégin, directrice du Centre de service scolaire de la Côte-du-Sud, se dit impressionner ces actions car ces valeurs sont bonnes toute une vie : « Il faut ne rien prendre pour acquis. Des mots simples peuvent rendre le tout si simple... Et le tout rencontre nos quatre valeurs : collaboration, engagement, équité et bien-être ».