Guylaine Caron a été déclarée coupable de voies de fait envers un enfant d’un peu moins de deux ans dont elle avait la responsabilité à sa garderie de Saint-Jean-Port-Joli. Elle aurait agrippé le bambin avec force, laissant des ecchymoses jugées « inhabituelles » sur ses bras.
Les faits de l’affaire sont résumés dans le jugement du juge Sébastien Proulx dont la lecture s’est tenue au palais de justice de Montmagny.
Guylaine Caron était alors responsable de l’enfant depuis l’été 2023, car ce dernier fréquentait sa garderie en milieu familial située à Saint-Jean-Port-Joli. Le 30 avril 2024, sa mère est allée le chercher à la garderie vers 15 h, après sa journée de travail, et l’a ramené à la maison. Après le souper, alors qu’elle donnait son bain à l’enfant, la mère a remarqué des ecchymoses sur ses deux bras. Elle a pris une photographie, communiqué avec la gardienne sur Messenger pour avoir des explications et est entrée en contact avec Info-Santé. Le lendemain, une travailleuse sociale de la Direction de la protection de la jeunesse a communiqué avec la mère et un rendez-vous médical est prévu le 2 mai pour examiner l’enfant. Mme Caron est alors arrêtée puis libérée avec une promesse de comparaitre. Niant avoir commis l’infraction, l’accusée avait demandé la tenue d’un procès qui s’est finalement tenu les 17 et 18 mars 2025.
Dans son témoignage, la pédiatre qui a observé l’enfant a affirmé qu’il s’agissait d’ecchymoses « inhabituelles » en raison de leur contexte de localisation, parce qu’elles sont « bilatérales », « linéaires » et « en symétrie ». Elle a aussi souligné que les ecchymoses à cet endroit sur le corps d’un enfant sont peu fréquentes. Elle ne pouvait toutefois pas « dire la force exacte » utilisée, mais il s’agit « d’une force excessive », « une force importante », « une force plus grande » que celle qui doit être utilisée à l’égard d’un enfant, et la personne qui utilise cette force se rendrait compte et reconnaîtrait cette force.
De son côté, la plaignante a affirmé avoir fait usage de la force par accident. Elle a raconté avoir été surprise par une odeur d’excrément alors qu’elle était partie dans une autre pièce. En revenant, elle aurait remarqué que deux enfants jouaient avec des blocs souillés par des selles. Elle les aurait donc tassés avec une jambe puis a pris l’enfant pour l’amené au « petit pot », mais elle aurait perdu pied en marchant sur une tache d’excrément au sol. Elle aurait alors utilisé la force « par réflexe » et de manière involontaire lorsqu’elle aurait perdu l’équilibre. Lorsque la mère est revenue chercher son bambin en fin de journée, elle lui aurait raconté une partie de l’incident sans toutefois mentionner l’usage de la force.
Le juge Sébastien Proulx a mentionné douter de la véracité du témoignage de l’accusée, car il aurait présenté plusieurs contradictions. Il dit ne pas croire qu’il s’agissait d’un accident. « Le Tribunal ne croit pas l’accusée sur cet aspect de sa déposition, en raison de ses contradictions, d’incohérences et d’invraisemblances révélées lors de son contre-interrogatoire. [...] En somme, le Tribunal rejette la défense d’accident. Si à première vue cette défense devait être examinée, le Tribunal a constaté que l’accusée s’est forgé une défense qui attire la sympathie. »
Guylaine Caron a donc été déclarée coupable de voies de fait. Elle sera de retour au palais de justice de Montmagny pour la suite des procédures le 27 novembre prochain.