L’humoriste Daniel Lemire, figure incontournable des planches québécoises, présente sa tournée 40 ans de carrière qui s’arrêtera aux Arts de la scène (ADLS) de Montmagny le samedi 12 octobre à 20 h, pour une représentation unique et sans entracte.
Malgré que le spectacle ne soit pas une rétrospective classique de ses quatre décennies de carrière, Daniel Lemire intègre certains de ses anciens personnages. « C’est un mélange de stand-up d’actualité et de figures que les gens connaissent bien », précise-t-il. La COVID-19 a eu un impact sur sa créativité, et cette pause forcée lui a permis de revenir avec une énergie renouvelée.
Les personnages occupent une place centrale dans l’humour de Lemire. Selon lui, le fait de les interpréter lui autorise d’aller plus loin dans les blagues, en particulier en ce qui concerne des propos plus tranchants. C’est cette nuance qui rend ses spectacles uniques, permettant à l’audience de réfléchir tout en riant. Interrogé sur l’évolution de son style au fil des ans, M. Lemire reconnaît que l’humour a changé. Avec l’âge, il choisit plus soigneusement ses mots, conscient que son art puisse diviser.
Cependant, il reste fidèle à ses opinions et à certains de ses personnages fétiches, comme Maurice, un ancien fumeur, qui se trouve maintenant face à des situations absurdes, telles que rencontrer un adepte de la théorie de la Terre plate.
Bien qu’il admette que son public soit principalement composé de gens de 50 ans et plus, il ne se fixe pas d’objectif précis en matière de démographie. « Je fais ce dont j’ai envie de parler, et si l’auditoire n’aime ça, tant mieux, peu importe leur âge », dit-il avec une sincérité désarmante. Selon lui, l’important est de rester authentique et de proposer un contenu qui résonne avec le plus grand nombre.
Dans un univers de plus en plus connecté, les humoristes doivent désormais composer avec la puissance des réseaux sociaux pour promouvoir leurs spectacles. Daniel Lemire s’adapte, bien que lui-même ne soit pas très présent en ligne. « Tout le monde est un éditorialiste en ligne, et aussitôt qu’on émet une opinion, on se fait rentrer dedans », souligne-t-il, préférant laisser son agence gérer cet aspect de sa carrière.
Enfin, il constate avec étonnement l’explosion de l’humour au Québec depuis ses débuts. « Quand j’ai commencé, on était peut-être quatre ou cinq. Aujourd’hui, c’est devenu une industrie avec des festivals comme Juste pour rire ou ComediHa! à Québec », observe-t-il.
La diversité a également augmenté, avec une plus grande présence de femmes et d’individus issus de diverses communautés culturelles, ce qu’il salue.
Avec cette tournée qui pourrait bien être son dernier en solo, Daniel Lemire offre au public un condensé d’humour fin et de constatations incisives sur notre société. Ceux qui l’ont suivi depuis ses débuts y retrouveront ses personnages emblématiques, tandis que les nouveaux spectateurs découvriront un humoriste en pleine maîtrise de son art, prêt à tirer sa révérence avec élégance... ou à perdurer encore un peu..