À la question de la façon dont il peut rester lui-même dans le milieu artistique québécois, le comique a répondu que l’humain prime sur son emploi. « Mon métier est une conséquence de ce que je suis. Pour être soi-même, il faut apprendre à s’accepter au fur et à mesure. »
Révélation de l’année au Grand Rire de Québec en 2008 et avec plus de 200 000 billets vendus à ce jour, l’humoriste assure qu’il demeure humble. « En grimpant les échelons de ma carrière, j’ai fait de la thérapie. Cela m’a gardé terre à terre. Pour moi, avoir la grosse tête c’est de se croire un peu au-dessus des autres. À la fin de chaque spectacle, je descends dans la salle et je quitte de l’endroit avec le public. Quand on me pose la question pourquoi je fais ça, je réponds que je suis un homme du peuple, alors je sors avec le peuple. »
Du même souffle, il considère que son boulot n’est pas mieux que celui des autres. « Tous les métiers vont aider d’autres gens. Que la personne soit boucher, comptable ou humoriste, il n’y a personne de plus important que quelqu’un d’autre. Tout ce que je fais, c’est de raconter des blagues et divertir. Le monde a fait en sorte que ce travail est devenu populaire. »
Simplicité volontaire
Jérémy Demay est porte-parole de l’entreprise Meubles RD qui met l’accent sur la simplicité. Le comique a utilisé cette même recette pour son spectacle où il mise davantage sur le contenu que le contenant. « Il y a des années, les humoristes avaient de gros décors. Maintenant, ils sont de plus en plus minimalistes, car on s’aperçoit que ça ne sert à rien. L’important, c’est d’avoir une bonne connexion avec le public et de faire en sorte qu’il passe une satisfaisante soirée. »
Se décrivant comme un grand niaiseux immature, l’homme de 40 ans estime qu’il est resté à 12 ans d’âge mental. Ce dernier exploite beaucoup cette facette dans sa prestation. « Je me raconte à travers un gars immature et épais, comme un grand cartoon. Les gags s’enchaînent. Mon but est de procurer de la joie aux spectateurs . »
Parlant de joie, ce n’est pas le sentiment qu’un scribe a eu après avoir vu la première de son spectacle en mai 2023. « Que les gens ne m’aiment pas, ça ne me dérange pas et que ceux qui viennent à mon spectacle et disent qu’ils n’ont pas aimé peuvent le dire aussi. Cependant, j’ai un problème dans ce type de critique, lorsque le journaliste ne relate pas ce qui se passe dans la salle. À cette première, ça riait très fort. Quand tu lis une telle critique, tu as le sentiment que tu es seule devant une personne qui n’a pas aimé ça. J’avais l’impression que c’était presque un règlement de compte. »