Une pianiste magnymontoise nominée aux Grammy Awards
C’est en sautant de joie que la pianiste magnymontoise Mary Dawood Catlin a appris la nouvelle qu’elle était nominée aux Grammy Awards 2026 pour la première fois de sa carrière dans la catégorie Meilleur solo instrumental classique grâce à sa pièce Hope Orchestrated qui est intrinsèquement liée à ses deux parents décédés en 2022 et à la naissance de sa fille.
« Je pourrais pleurer maintenant tellement les émotions sont fortes. On rêve de ce moment-là quand on est artiste et musicien, mais sans jamais penser que ça pourrait être atteint. Personnellement, j’étais quasiment sous le choc, il y avait aussi des larmes de joie et pendant la journée, j’ai commencé à penser à tous mes ancêtres, dont mes parents, pour se remémorer d’où on vient », lance-t-elle d’un ton ému.
Sa réaction lorsqu’elle a appris qu’elle était nominée aux Grammy Awards a d’ailleurs été filmée par son mari et diffusée ensuite sur la page Instagram de la pianiste magnymontoise.
Après avoir vécus 40 ans à Ottawa et mariés durant 50 ans, les parents inséparables de l’artiste magnymontoise sont retournés s’installer à Montmagny en 2021 pour passer leurs vieux jours dans la maison familiale.
Or, quelques semaines après avoir composé Hope, Mary Dawood Catlin a reçu l’appel fatal que son père avait subi une hémorragie interne et qu’il était à l’hôpital de Lévis. Il est finalement décédé et sa mère a elle aussi rendu l’âme deux semaines après, elle qui souffrait d’un cancer de la vessie et d’une insuffisance rénale.
« Entre-temps, quand nous étions en deuil du décès de mon père, j’ai fait écouter l’enregistrement privé à mère pour qu’elle lui donne un nom. Elle a décidé de le nommer Hope. Ensuite, elle est décédée quelques jours plus tard et c’était le pire chagrin de ma vie. Perdre un parent, c’est épouvantable, et perdre l’autre deux semaines après, c’est la catastrophe », confie-t-elle avec un air ému.
Malgré tout, moins d’un an après ces deux pertes épouvantables, elle et son mari ont donné vie à leur première fille à l’âge de 43 ans.
Ayant pour but de rendre hommage à cette pièce qui exprime à la fois l’immense deuil qu’elle a dû traverser, suivi de l’espoir renouvelé et de la jubilation de la venue au monde de sa fille, Mary Dawood Catlin a décidé d’en faire une version orchestrale réalisée avec le Venezuela Strings Recording Ensemble sous la direction de Raniero Palm & Jesus David Medina, ce qui lui a valu sa première nomination aux Grammy pour sa pièce Hope Orchestrated.
Par ailleurs, le père de l’artiste était médecin à l’Hôtel-Dieu de Montmagny de 1975 à 1982. Le jour de la naissance de sa fille, Mary Dawood Catlin, il était le seul obstétricien de garde à l’hôpital, ce qui a fait en sorte que c’est lui qui a délivré sa propre fille lorsque sa mère l’a mise au monde. Il était donc la première personne à prendre sa fille dans ses bras.
« Pour commémorer cette occasion assez spéciale, puisque ce n’est pas à tous les jours qu’un père délivre sa propre fille, le bloc opératoire de l’Hôtel-Dieu de Montmagny lui avait offert une sculpture de bois représentant ma naissance. L’œuvre a été réalisée par le sculpteur québécois Herman Raby », se remémore Mary Dawood Catlin.
Lorsqu’elle était âgée de seulement deux ans, sa famille a quitté Montmagny pour s’installer à Ottawa. Désormais, elle habite en Floride, aux États-Unis, avec son mari et avec sa fille, mais elle a tout de même hérité de la maison familiale de ses parents à Montmagny, puisqu’ils l’avaient gardée. Ainsi, elle revient à Montmagny environ une fois par année pour se « ressourcer » et pour revenir dans la « belle province ».
Le gala des Grammy Awards 2026 aura lieu le dimanche 1er février prochain. L’artiste magnymontoise Mary Dawood Catlin saura donc si sa pièce Hope Orchestrated, nominée dans la catégorie Meilleur solo instrumental classique, lui vaudra un précieux Grammy.