La Biennale de sculpture de Saint-Jean-Port-Joli, manifestation artistique phare de la région qui se tenait du 25 au 28 juillet dernier, a été une réussite, tant au niveau du nombre de visiteurs que de son impact culturel.
« La Biennale a été un franc succès! Tous les éléments clés pour son triomphe étaient présents », déclare Charles Robichaud, président de l’événement.
Concrètement, six duos d’artistes ont pris place aux abords du fleuve Saint-Laurent pour créer des œuvres originales. D’un peu partout au Québec, Béatrice Boily, Mylene Raiche, Camille Lescarbeau, Stacy-Ann Oliver, Enrique Pelaez, Olivier Moisan Dufour, Eric Sauvé, Raoul Gasser-Fillion, Louis-Charles Dionne, Olivier Roberge, Daphnée Cantin et Kristel Tremblay ont fait preuve d’ingéniosité pour étonner et séduire les spectateurs autour du thème Entretenir le brasier. De plus, des prestations musicales et d’autres activités d’expression artistique ont été offertes. Au total, la manifestation a accueilli entre 1 500 et 2 000 visiteurs.
Depuis près de trois ans, le conseil d’administration travaille sans relâche pour orchestrer cette édition. « Notre rôle est de coordonner l’événement, d’assurer une vision à long terme et de collaborer avec divers partenaires locaux et régionaux, » explique M. Robichaud. Cette préparation intensive est essentielle pour garantir ce succès.
Cependant l’organisation n’a pas été sans défis, notamment en raison des coupes budgétaires dans le secteur culturel. « Il y a toujours des imprévus, mais nous avons la chance de pouvoir compter sur une communauté très engagée. Les habitants nous ont prêté main-forte, tant en termes de ressources humaines que matérielles, » souligne-t-il.
Le financement de cette édition a été assuré en grande partie grâce à la Corporation des fêtes et événements culturels (COFEC)qui a regroupé des fonds provenant de donateurs privés et d’entreprises régionales. « Nous avons eu accès à certaines bourses, bien que ce soit devenu plus difficile ces dernières années. La prépandémie a laissé un vide dans les coffres de l’État, mais nous avons réussi à trouver des soutiens essentiels, » ajoute-t-il.
La communauté port-jolienne a joué un rôle crucial dans le succès de l’événement, notamment à travers le bénévolat et la participation des artistes locaux.
Quant à l’avenir de la Biennale, M. Robichaud se montre optimiste et il confirme déjà une prochaine édition en 2026. « Elle est solidement ancrée dans notre collectivité. Avec des projets comme le musée de la Sculpture qui se développe et le soutien des élus, nous avons de belles perspectives. Elle est là pour rester et continuer à enrichir notre patrimoine culturel, » conclut-il.
Des oeuvres inspirantes
Rencontrés à l’ouverture de la biennale, Sevia Pellissier et Julien St-Georges Tremblay, commissaires de cette édition, ont exprimé leur enthousiasme. « Nous avons très hâte que les œuvres puissent être vues. Nous désirons que les gens puissent apprécier tout le boulot des dernières semaines. Et qu’ils rencontrent les sculpteurs » avancent-ils.Ceux-ci décrivent leur rôle comme étant celui de facilitateur et de soutien pour les créateurs. « Notre tâche, c’est de prendre soin des gens qui sont ici, autant le public que les artistes », explique Mme Pellissier. JulienSt-Georges Tremblay ajoute : « Nous devons nous adapter aussi au lieu, son potentiel, aux foules qui peuvent nous aider. Nous sommes dédiés à faciliter le plus possible le travail de tout un chacun ».
Entretenir le Brasier
Le thème choisi pour cette biennale, Entretenir le Brasier, est riche en signification. « Le feu peut être rassembleur. Il évoque également le cycle de la nature, où les flammes s’avèrent destructrices mais permettent aussi une renaissance », invoque le commissaire. Les œuvres exposées cette année sont diverses et innovantes. « Par exemple, Mylène Raiche et Béatrice Boily occupent la berge avec une construction intégrant les marées. Enrique Pélarez et Olivier Moisan-Dufour créent une architecture sculpturale, » avance celui qui est fier que l’exposition propose une grande variété de techniques et de matériaux, allant de la taille directe sur pierre à des installations plus conceptuelles.
Le milieu de Saint-Jean-Port-Joli a grandement influencé la biennale. « L’histoire du village est liée à la création », souligne-t-il. Les commissaires ont été touchés par l’accueil chaleureux de la communauté locale. « Nous avons rencontré beaucoup de gens, de talents et d’idées. Cet apport a été essentiel », déclare sa collègue. La collaboration avec les habitants a enrichi l’événement, rendant l’intégration des artistes fluide et naturelle. (JST)