22 avril 2024

Vague de suicides à Saint-Paul-de-Montminy: L’importance d’aller chercher de l’aide pour ses proches

Dans les dernières semaines, la communauté de Saint-Paul-de-Montminy a été bouleversée par les suicides de trois hommes dans la vingtaine. Le CISSS de Chaudière-Appalaches souhaite faire connaître les services d’aide qui seront offerts aux proches endeuillés. L’organisme tentera également sensibiliser les gens à la détresse mentale présente dans la région et au fait qu’il est important d’agir si l’on croit l’un de nos proches en danger. Le maire de Saint-Paul-de-Montminy, M. Alain Talbot, constate qu’un drame comme celui qui s’est produit dans les dernières semaines touche tous les citoyens, de près ou de loin. « C’est impossible de vivre à Saint-Paul sans connaître quelqu’un, exprime-t-il. Tout le monde connaissait ces jeunes hommes directement ou un de leurs proches. C’est pourquoi nous voulons vraiment que l’aide soit accessible à tous. » Il souhaite aussi que ses citoyens soient à l’écoute les un des autres afin de venir en aide au plus de gens possible. « Un petit soutien de l’entourage peut faire toute la différence. Allez vers les intervenants, ils sont là et ils sont capables d’aider vos proches si vous ne pensez pas vous-mêmes avoir les outils adéquats pour le faire », implore le maire. Mireille Gaudreau, relationniste pour le CISSS de Chaudière-Appalaches, explique que plusieurs proches ont probablement besoin d’aide en ce moment, mais ne se tourne pas d’emblée vers les services. C’est pourquoi le CISSS prévoit aller directement sur le terrain afin de promouvoir la demande d’aide. Dans cette optique, les intervenants de l’organisme ont fait du porte-à-porte dans la municipalité de Saint-Paul afin de présenter leurs services aux gens. « Dans la situation où il y a plusieurs drames comme ceux-là dans la même communauté, nous nous associons avec les acteurs du milieu comme les élus et les organismes communautaires afin de cibler le plus de gens possible que nous pourrions aider », explique M. Michel Laroche, directeur des services en santé mentale au CISSS de Chaudière-Appalaches. « La nature humaine est comme ça, nous avons tendance à attendre à la dernière minute avant de consulter, ce n’est pas de la faute à personne, notre responsabilité est d’aller vers ces gens qui ont besoin d’aide, mais qui n’auront pas le réflexe de le demander », ajoute-t-il. Les intervenants sont également à l’affut de tous les évènements qui auront lieu prochainement dans la municipalité afin d’être présents et de faire la promotion de la demande d’aide auprès des citoyens. Malgré que l’aide offerte soit d’abord centralisée vers Saint-Paul-de-Montminy, elle sera ensuite étendue vers l’entièreté de la MRC de Montmagny et vers la MRC de Bellechasse (Saint-Paul se situant à sa limite). Notamment, les intervenants du CISSS entreront en contact avec les employeurs du coin pour les inviter à leur signaler un changement drastique de comportement d’un employé. Que faire en cas de signes de détresse chez un proche Marie-Andrée Bolduc, agente de promotion en santé mentale et prévention suicide, nomme certains signes auxquels porter attention : isolation, changement de comportement drastique qui se prolonge, trouble de sommeil, d’alimentation ou de consommation, etc. Elle explique que si quelqu’un remarque l’un de ces signes chez un proche, il devrait appeler le 811 afin de le signaler. « Ce numéro centralise tous les appels au Québec, mais la demande sera acheminée vers un CLSC local pour la personne et un intervenant de celui-ci fera un suivit aussitôt que possible afin d’établir un plan d’intervention adéquat. » Elle ajoute que les proches jouent un rôle crucial dans le repérage des gens qui ont besoin d’aide, car c’est souvent eux qui vont les guider vers les services offerts ou leur feront réaliser qu’ils ont besoin d’aide. Mme Bolduc précise aussi qu’un proche n’est pas nécessairement un membre de la famille immédiate, il peut être un ami, un voisin ou même un employeur. « Il ne faut pas avoir l’impression de se mêler des affaires des autres lorsqu’on signale un cas de détresse, après tout c’est notre devoir de citoyen de le faire. » Pour obtenir de l’aide : 811 ou 1 866 APELLE (1 866 277-3553) Option de clavardage en ligne avec un intervenant : www.suicide.ca

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