14 octobre 2024

Deux fois plus de demandes d’aide... et 11 000 $ de plus en financement

Depuis 2020, les services du Centre-Femmes La Jardilec sont plus que jamais sollicités, et le nombre de demandes d’aide atteint un sommet historique depuis sa création il y quarante ans. Or, le financement n’est pas au rendez-vous.

« Depuis septembre 2020, le nombre de demandes d’aide est passé annuellement de 430 à presque 900. Cela se maintient depuis la fin de la COVID-19 », observe Christiane Bourgault, directrice de l’organisme. Celui-ci intervient dans quatre volets d’action, soit les violences faites aux femmes, la santé mentale, la lutte à la pauvreté, et l’implication citoyenne. « La moitié des demandes d’aide sont en lien avec violence conjugale, sexuelle, économique ou autre », ajoute-t-elle. Au-delà des quatre volets, cette ressource se veut inclusive, et ouvre ses portes à l’ensemble des personnes de sexe féminin.

L’inflation et la situation économique défavorable ont aussi des impacts indéniables sur les activités de l’organisme. « 75 % des femmes qui fréquentent notre centre vivent sous le seuil de la pauvreté, avec moins de 20 000 $ par année. Les MRC de Montmagny et de L’Islet sont les plus défavorisées de Chaudière-Appalaches. Il est scientifiquement démontré qu’à chaque crise, les femmes s’appauvrissent. Ainsi, la situation actuelle n’augure rien de bon pour les citoyennes d’ici », soutient Mme Bourgault.

Malheureusement, le financement gouvernemental n’est pas au rendez-vous. Les projets sont attribués aux organismes en se basant sur la population de leur secteur, et non sur les besoins réels sur le terrain. Dans les 10 dernières années, le financement de la Jardilec a été haussé de seulement 11 000 $, malgré les promesses des politiciens et la conscientisation collective à propos des difficultés vécues par les femmes.

Malgré tout, jour après jour, Christiane Bourgault et son équipe de trois intervenantes répondent rapidement, généralement en moins de vingt-quatre heures, aux appels à l’aide des femmes d’ici en difficulté.

Il appert qu’elles sont des héroïnes œuvrant dans l’ombre, qui, au quotidien, combattent l’un des plus grands fléaux de notre époque, les violences faites aux femmes, malgré le manque de financement indéniable, mais malheureusement chronique. (JST)