22 avril 2024

Le message de Simon Gagné: aimer le hockey et s’amuser …

Que ferait le hockeyeur Simon Gagné s’il avait le loisir de recommencer sa vie de joueur? Exactement la même chose : jouer au hockey et toujours s’amuser en le pratiquant! Voilà le message que le sympathique ailier à la retraite a lancé devant 150 personnes réunies à la salle Edwin-Bélanger de Montmagny, dans le cadre d’une activité de financement tenue au profit de la nouvelle équipe junior AAA, l’Everest de la Côte-du-Sud. «Les saisons du hockey junior sont les plus belles années de la vie de joueur. On forme un groupe de jeunes unis, on a le même âge, on vit les mêmes choses, les mêmes apprentissages, on vise les mêmes objectifs. On se crée des amitiés qui durent pour la vie», soutient le conférencier invité. Avant d’évoluer avec les Gouverneurs de Sainte-Foy, de la Ligue midget AAA du Québec, Gagné n’avait point rêvé de vivre du hockey. C’est en s’évaluant parmi les meilleurs du circuit qu’il a pris conscience de son immense potentiel. Membre des Harfangs de Beauport devenus par la suite les Remparts de Québec, il fut sélectionné en première ronde par les Flyers de Philadelphie, équipe dont il joindra les rangs un an plus tard, dès l’âge de 19 ans. Déception Il y jouera 10 ans avant d’être échangé au Lightning de Tampa Bay, une transaction qui l’a profondément blessé. « Philadelphie, c’était mon 2e chez-nous, comme Québec. J’avais joué pour eux avec un pied cassé au printemps où nous avons perdu en finale de la Coupe Stanley contre les Black Hawks de Chicago. J’étais le joueur avec le plus d’années de service chez les Flyers. Leur façon de me remercier a été de m’échanger, même si j’avais utilisé à deux reprises ma clause de non-échange pour rester là-bas », raconte-t-il avec un pincement au cœur. Pourquoi ? Parce que le directeur général de l’époque, Paul Holmgren, l’avait forcé à jouer malgré un pied cassé. Il coûtait trop cher $$$. « Le hockey, c’est une business », confirme-t-il. Voyant qu’il n’était plus désiré, il a alors choisi sa destination pour un an. Puis comme agent libre, il a opté pour Los Angeles parce qu’il se sentait désiré, se voyant offrir un pacte de deux ans, et que les joueurs vedettes l'appelaient pour l'inviter à se joindre à leur groupe. Bonne influence Gagné est un gars de feeling, un gars d’équipe. Il a côtoyé les grands de son sport sur la scène internationale, les Steve Yzerman, Peter Forsberg, Sydney Crosby, Drew Doughty, mais a toujours été bien terre-à-terre. Sa relation avec son père Pierre - décédé du cancer alors qu’il évoluait à Boston - l’a toujours servi. Ses valeurs humaines et familiales l’ont guidé. Le décès du paternel lui a d’ailleurs pavé le chemin vers la retraite. Voyant que ses enfants semblaient beaucoup plus heureux au Québec, il a choisi au cours de ce triste épisode de sa vie de mettre fin à son association avec les Bruins, alors dirigés par Claude Julien. Une étoile À 21 ans, il intégrait l’équipe canadienne pour participer aux Jeux olympiques. Il a tout remporté: Championnat du monde, Coupe Stanley, Jeux olympiques, mais l’homme n’a pas changé. Il savait faire ses choix, comme celui de ne pas aller dans la Ligue américaine, ou décider d’arrêter parce que le mental, le physique et le goût de jouer n’y étaient plus. Il avait perdu ses repères, sa famille devenait la priorité et elle l’est toujours aujourd’hui. Il s’y consacre à temps plein. Il coache d’ailleurs fiston chez les novices. Il présentait aussi une santé fragile en fin de carrière, avec huit commotions cérébrales derrière la cravate. Il vit aujourd'hui sans remords ni regrets, n'ayant pas fermé la porte à son sport. Voir le  positif Il faut savoir donner le maximum de soi, toujours 100%, et ne pas se laisser déranger lorsque des décisions prises par les autres peuvent avoir une incidence sur nous. Il est toujours possible de tirer avantage d’une situation, même si elle nous semble défavorable à priori. L’ex-professionnel se rappelle d’une guerre de parents, alors qu’il jouait à Sainte-Foy. Elle avait empêché son surclassement de l’atome AA au pee-wee AA « parce qu’il prenait la place d’un autre ». Mais en jouant avec des jeunes de son âge, comme il était très fort, son équipe aura tout simplement tout balayé sur son passage au Québec. « C’est au cours de cette année que j’ai vraiment pris confiance en mes moyens. Cette assurance est toujours restée par la suite. Il y a du positif dans toutes les situations. Il suffit de donner son maximum ». Ken Hitchcock aura été son entraîneur préféré. « Il est reconnu pour être dur et difficile mais il sait respecter les joueurs qu’il traite comme des êtres humains. Il sait nous laisser cette liberté, ce que j’appréciais beaucoup chez lui », a-t-il conclu. Et qu’aurait-il fait si sa carrière n’avait pas fonctionné? Policier comme son père, un modèle, ou joueur de soccer, un sport qu’il affectionnait beaucoup!