25 juillet 2024

Kruger Énergie s’apprête à déposer son étude d’impact environnemental

Le 22 mai dernier, les représentants de Kruger Énergie étaient de retour à Saint-Paul-de-Montminy afin de rencontrer les citoyens pour répondre aux questions et aux inquiétudes de ces derniers vis-à-vis son projet de construire les 28 plus grandes éoliennes du Québec sur le territoire de la municipalité. Dans la dernière édition, le Journal a abordé les aspects sonores et économiques du projet. Cette semaine, nous vous présentons les aspects environnementaux qui ont été abordés lors de la rencontre.

Si tout se déroule comme prévu pour Kruger, la construction des chemins et des éoliennes débutera en 2026 et le parc pourrait être opérationnel vers la fin de l’année 2027. Toutefois, plusieurs étapes sont encore nécessaires avant que la compagnie puisse commencer à préparer le terrain. La prochaine sera le dépôt de l’étude d’impact environnemental du projet auprès du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Ce dernier analysera les données présentées par Kruger Énergie en collaboration avec d’autres ministères et organismes. Le dossier est aussi reçu par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) qui en fera également une analyse. Le BAPE prendra ensuite la décision de tenir des audiences publiques ou un autre type de consultation selon son analyse. Le Ministère et le BAPE produiront finalement chacun un rapport visant à recommander ou non le projet et le gouvernement prendra la décision d’aller de l’avant ou de demander des changements qui entraineraient d’autres analyses et le dépôt d’une nouvelle étude.

L’étude d’impact environnemental de Kruger Énergie a été réalisée en collaboration avec Presca, une firme d’experts-conseils en environnement de Rimouski. Ceux-ci réalisent des analyses sur le territoire de Saint-Paul-de-Montminy depuis 2022. Selon les informations données par Kruger lors de ses dernières rencontres citoyennes, plusieurs inventaires et analyses ont été réalisés depuis les deux dernières années, dont ceux des oiseaux, des chauves-souris, des cours d’eau, des milieux humides, de la flore à statut particulier, des salamandres, des télécommunications, du potentiel archéologique, du climat sonore et du paysage. Le but de ces études est de s’assurer que le projet limite le plus possible son impact sur tous ces éléments.

Lors de la rencontre citoyenne, plusieurs aspects environnementaux ont été abordés lors de la période de questions. Entre autres, certains se questionnaient à savoir comment les oiseaux seraient protégés, car il y en a de nombreuses espèces dans le secteur, dont certaines avec un statut particulier. À cette question, Jean-Robert Poulin, directeur développement de projet chez Kruger Énergie, et Marjolaine Castonguay, présidente et directrice de Presca, ont expliqué qu’en plus de faire l’inventaire de toutes les espèces d’oiseaux, les corridors de migration de ces animaux ont été observés et ces derniers ont été évités lorsque les positions des éoliennes ont été déterminées. Aussi, il serait prévu de faire de nouveaux inventaires des espèces après la mise en opération du parc afin de voir si les taux de mortalité sont plus élevés qu’anticipé. Dans un tel cas, la compagnie affirme qu’elle ajustera ses opérations en arrêtant les éoliennes à certains moments clés par exemple, afin de limiter les impacts.

Certains se sont aussi montrés soucieux des conséquences d’un tel projet sur la faune qui fréquente le secteur du parc éolien. Selon les informations de Kruger, les répercussions chez ces animaux seront minimes.
Mme Castonguay a précisé que, pour d’autres projets éoliens réalisés dans le passé, l’étape de la construction est celle qui a le plus d’impact sur ces animaux à cause du bruit et des mouvements. Il aurait toutefois été observé que, dès que la construction est terminée, les animaux recommencent à fréquenter le terrain, car ils démontrent de la curiosité envers les nouvelles infrastructures. Les animaux qui composent la grande faune, comme les orignaux et les cerfs, pourraient aussi tolérer les changements causés par un déboisement d’une partie de son habitat alors qu’ils fréquentent déjà souvent des lieux situés près des activités humaines.

L’étude d’impact environnemental déposée par Kruger Énergie devrait être rendue publique par le ministère de l’Environnement au cours des prochains mois. La compagnie compterait ensuite la rendre accessible sur son propre site web dédié au projet de
Saint-Paul.