18 avril 2025

La prison les lundis pour avoir fraudé cinq personnes âgées

Gabriella Touma, une jeune femme de la région de Montréal, a reçu sa peine à la suite d’un plaidoyer de culpabilité pour avoir volé cinq personnes âgées de la région de Montmagny en prenant part à un stratagème de fraude de type
« grands parents ». Elle a reçu une peine de 90 jours de prison, mais de façon discontinue. Elle devra donc se rendre au centre de détention tous les lundis entre 8 h 30 et 16 h 30 pendant 90 semaines pour purger sa peine à partir du 7 avril.

Vers la fin de l’année 2022, Emmanuel Doiron et Gabriella Touma ont fait une tournée dans la région de Montmagny afin de récolter des enveloppes contenant de l’argent au domicile de cinq personnes différentes. Ces gens ont plus tard découvert qu’ils n’ont pas remis ces montants à des gens de confiance, mais plutôt à des employés d’une organisation qui fait des fraudes de type « grands parents ». En effet, ils avaient été contactés par téléphone par quelqu’un qui prétendait être un intervenant du système judiciaire. La personne les informait qu’un de leur proche était en détention et qu’une somme monétaire entre 4 000 et 5 000$ était nécessaire pour leur libération.

M. Doiron et Mme Touma étaient responsables de la récupération de l’argent. Gabriella Touma a avoué lors de l’enquête qu’elle avait été recrutée via l’application Snapchat pour être celle qui conduirait M. Doiron vers le domicile des victimes pour aller chercher l’argent. Elle n’a donc pas eu de contact direct avec les victimes, mais elle savait qu’elle contribuait à une opération de fraude. Les gens qui sont plus élevés que les deux individus dans l’affaire n’auraient pas été retrouvés pour le moment.

Cinq personnes âgées de la région de Montmagny ont été manipulées par le stratagème. Un total 23 300 $ a été dérobé, mais une partie du montant a pu être récupéré. Trois victimes ont perdu l’entièreté de ce qui leur a été volé, soit 13 500 $.

Entre six mois et 90 jours de prison

Le juge Sébastien Proulx a décrit à plusieurs reprises le phénomène des fraudes de ce type comme étant un « fléau » dans la région. « C’est un phénomène de plus en plus présent dans le district judiciaire de Montmagny alors que des gens comme vous de la région de Montréal se présentent dans la région pour détrousser des personnes âgées ou des personnes vulnérables », mentionne-t-il à Mme Touma avant de lui donner sa sentence.

Emmanuel Doiron, pour sa part, a reçu une sentence de six mois ferme d’emprisonnement pour sa participation dans cette opération en août dernier. L’homme de 53 ans jouait un rôle jugé un peu plus direct que Mme Touma, car il était celui qui allait voir les victimes et il voyait qu’il s’agissait de personnes âgées.

Dans le cas de Mme Touma, le juge donne finalement droit à la suggestion des avocats dans le dossier le 20 mars dernier, soit une sentence de 90 jours de prison, mais de façon discontinue. À partir du 7 avril et ce pendant 90 semaines, elle devra se rendre au centre de détention tous les lundis à 8 h 30 et elle pourra repartir à 16 h 30. Cette peine tiendrait compte d’un état plus vulnérable de la femme de 25 ans dans les dernières années et d’une évaluation très positive d’un agent de probation quant à sa situation et ses chances de récidiver. Elle aurait aussi reconnu la gravité de ses gestes. Le juge a d’ailleurs mentionné que le rapport positif jouait grandement en sa faveur dans cette affaire, car elle aurait pu recevoir la même peine que Doiron, son complice dans l’affaire.

« Ce genre de comportement n’est pas toléré. C’est la nouvelle façon de détrousser. Quand j’étais plus jeune, on voyait des vols à main armée, des gens qui faisaient des braquages, on en voit moins heureusement, mais c’est la nouvelle façon moderne de voler les gens et cela n’a aucun bon sens », a souligné le juge Sébastien Proulx.

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