01 avril 2025

Le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent étendu jusqu’à Saint-Jean-Port-Joli

Les ministres de l’Environnement du gouvernement fédéral et provincial, Steven Guilbault et Benoit Charrette, ont confirmé que les frontières de conservation du parc marin Saguenay–Saint-Laurent (PMSSL) seront augmentées à 4500km2. Saint-Jean-Port-Joli sera la dernière municipalité à l’extrémité sud-ouest.

Le parc marin sert entre autres à la conservation de plusieurs espèces de la faune dans l’estuaire du Saint-Laurent, entre autres le béluga, espèce en voie de disparition au Canada. La volonté d’augmenter le territoire jusqu’à Saint-Jean-Port-Joli vient de l’habitat essentiel estival du cétacé. Selon la carte présentant l’aire de répartition, le territoire s’arrête à la hauteur de la municipalité de la MRC de L’Islet. «Il arrive évidemment que certains individus se promènent hors de cette zone, d’où la prise de prévention de l’équipe de projet d’agrandissement du PMSSL de proposer un secteur un peu plus élargi pour protéger et conserver adéquatement l’espèce », explique Jonathan Pothier, coordonnateur du programme ZIP du Sud-de-l’Estuaire. À la base, le territoire englobe 1245 km2 vis-à-vis Kamouraska jusqu’à Saint-Fabien, près de Rimouski. Maintenant, le territoire prendra la largeur complète du fleuve Saint-Laurent, en plus de se rendre, à l’est, jusqu’au Parc national du Bic.

Un atout pour la municipalité

L’agrandissement du PMSSL n’a aucun impact sur les actions quotidiennes des citoyens. Selon M. Pothier, Saint-Jean-Port-Joli doit utiliser cette occasion afin de rayonner sur le plan touristique avec des installations pour ce secteur, un aspect évoqué par les ministres lors de l’annonce. «La municipalité devrait, si elle le souhaite, se positionner pour en bénéficier.» Par exemple, Cacouna, véritable pouponnière des bélugas, a inauguré l’an dernier une plateforme d’observation des mammifères marins, ayant accueilli plus de 14 000 visiteurs l’été dernier selon ce qu’a rapporté Radio-Canada.

Impliquer les citoyens

De son point de vue, les citoyens peuvent aussi en profiter par les sciences citoyennes, une façon d’impliquer la population à participer à des activités éducatives et à collaborer entre les chercheurs et le grand public dans la collecte de données. « Dans plusieurs pays, il existe le concept d’aires marines éducatives. C’est une façon de faire adhérer les populations à des projets de parcs marins, donner un sentiment d’appartenance », souligne Jonathan Pothier.

La décision d’agrandissement est le fruit d’une consultation publique menée à l’automne 2024. Les autorités gouvernementales ont reçu 776 retours de sondage, 45 mémoires déposés et cinq événements consultatifs ont été tenus. Le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent sera officiellement en vigueur après la signature du décret du Conseil des ministres québécois et de celui du gouverneur au conseil au fédéral.