06 juin 2025

Un possible refuge pour le pygargue à tête blanche

Lors de leur dernière visite au Verger de l’Évolution, j’ai été à la rencontre de quatre étudiants de 6e année du primaire particulièrement dégourdis. À mon arrivée à l’intérieur de la grange principale, je retrouve la petite bande en pleine présentation de leur projet : établir une aire protégée autour du lac Talon afin d’y conserver la faune et la flore, plus particulièrement le pygargue à tête blanche.

C’est à Sainte-Louise, dans le croche du chemin de terre de la route Gamache que je retrouve le groupe d’élèves de 6e année venus en atelier au Verger de l’Évolution. Il s’agit d’une grande terre agricole où des élèves du primaire de la région vont pour apprendre les rudiments de la science de la terre. Chaque groupe est accompagné sur trois ans, entre la quatrième et la sixième année, pour développer leur sensibilité envers les changements climatiques, mais aussi afin de développer des solutions à ceux-ci. Les étudiants sont amenés à réfléchir aux impacts de nos habitudes de vies sur l’environnement, et, en petits groupes, ils sont invités à faire des propositions concrètes pour améliorer la santé de la nature.

L’un de ces groupes de quatre a travaillé sur un projet de conservation d’un milieu forestier au lac Talon, dans la municipalité de Saint-Fabien-de-Panet. La petite bande composée de Charles (11 ans), Thomas (12 ans), Béchir (12 ans) et Édouard (11 ans) a choisi de protéger une espèce bien particulière, bien présente dans ce secteur : le pygargue à tête blanche. Cette espèce protégée niche dans la région du lac, particulièrement propice pour sa reproduction. En effet, le pygargue a besoin de grands arbres matures éloignés de la civilisation pour y faire son nid, qui fait plus de 2000 livres selon les recherches des garçons. De plus, il nécessite une source de poisson foisonnant à proximité, rôle parfaitement comblé par le lac. Les quatre amis ont réalisé une vidéo à ce sujet, où ils expliquent que les réglementations actuelles ne favorisent pas la conservation de ces impressionnants rapaces. Par exemple, la distance minimum de coupe d’arbres à respecter à proximité d’un nid est beaucoup plus petite que ce dont les oiseaux ont réellement besoin pour prospérer. Il est important de souligner que le pygargue n’est pas la seule espèce à valoriser dans le secteur. Cependant, sa prestance, sa rareté et son « look » tout simplement emblématique font de lui le porte-étendard idéal pour la conservation de l’écosystème naturel de la région.

Une balance fragile pour la région

À la fin de leur parcours au primaire, les quatre mousquetaires terminent aussi leur parcours de trois ans au verger. Ils ont acquis de nombreuses connaissances et compétences qui les suivront tout au long de leurs vies et qui leur serviront à être des citoyens un peu plus conscients de leur environnement. Pour le secondaire, ils ont déjà quelques plans en tête. Charles aimerait continuer de s’impliquer dans la protection des forêts, Thomas et Édouard veulent poursuivre la protection des espèces menacées et Béchir veut repenser des « designs » afin de les rendre moins nuisibles pour l’écosystème. Les quatre jeunes hommes demandent aux élus de la région d’en faire plus pour protéger des zones forestières, et particulièrement de forêts anciennes, d’ici 2030. Combien ? Les quatre me répondent unanimement : « Le plus possible ! » Il sera intéressant de voir l’évolution de développements, comme le parc industriel Jean-Marie-Gagnon à Saint-Jean-Port-Joli, avec l’implication verte de ces futurs citoyens pleins d’optimisme pour l’avenir.