Le financement des organismes communautaires de la région Chaudière-Appalaches suscite de vives inquiétudes parmi les acteurs du milieu. En effet, le gouvernement du Québec a récemment fait marche arrière sur une promesse cruciale d’augmenter de 10 millions de dollars le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC).
« Le 12 mars dernier, le gouvernement a annoncé un investissement de 10 M$ destiné à rehausser le PSOC versé aux organismes communautaires. Cette somme devait s’ajouter à l’indexation automatique des subventions et nous n’avions aucune raison d’en douter », déclare Murielle Létourneau, directrice de la Table régionale des organismes communautaires de Chaudière-Appalaches (TROCCA).
Or, une annonce récente de Lionel Carmant, Ministre responsable des Services sociaux, a provoqué une onde de choc parmi les organismes communautaires. Il décidera maintenant de l’attribution des fonds, une situation qui soulève des interrogations et des préoccupations majeures. « Cette nouvelle équivaut à dire qu’il a choisi de ne pas bonifier le PSOC de nos organisations », ajoute-t-elle.
Cette dernière dénonce un manque de transparence quant aux critères qui seront utilisés pour distribuer ces fonds. Par exemple, ils pourraient être attribués par des ententes de services, qui sont beaucoup plus contraignantes qu’une subvention pour la mission globale et ne favorisent pas l’autonomie des groupes.
« Les organismes de Chaudière-Appalaches sont déjà sous-financés. La répartition régionale des fonds ajoutée aux critères actuels ne permet pas de répondre adéquatement aux besoins croissants de la population », énonce Mme Létourneau. Elle craint la perte d’expertise et la diminution des ressources humaines disponibles pour répondre aux besoins de la communauté.
Face à cette situation critique, les organismes communautaires se mobilisent. Une lettre ouverte, destinée au premier ministre a été signée par plusieurs dizaines d’entre eux afin de donner une voix unie et forte à leurs revendications. Ils espèrent des actions concrètes et rapides du gouvernement pour éviter la réduction ou même la rupture des services essentiels à la population.