08 février 2025
Prévention du suicide : « C’est important »
Benjamin Plante est décédé en juin 2021 à l’âge de 25 ans.
Chaudière-Appalaches fait partie des trois pires régions administratives touchées par le suicide en 2023, selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). En cette semaine de la prévention contre le suicide, ces données montrent l’importance de prévenir plutôt que guérir ou... commettre l’irréparable.
Au Québec, en 2023, le taux de suicide était évalué à 12,9 par 100 000 personnes. Dans Chaudière-Appalaches, ce même taux a été évalué à 16,3 par 100 000 personnes. Un taux qui se trouve au troisième rang dans la province et que l’INSPQ considère comme « significativement supérieurs au reste de la province. » Cette même donnée peut aussi faire froncer les sourcils chez les hommes avec un taux de suicide « significativement plus élevé que le reste de la province » à 20,2 par 100 000 personnes.
Alexina Plante a perdu son frère en juin 2021 dans une vague de trois suicides à Saint-Paul-de-Montigny. Elle voit ces chiffres augmentés et voit comment une semaine pour la prévention du suicide est importante dans une communauté où les chiffres sont plus élevés. « C’est super important que ce ne soit plus un sujet tabou. C’est important de pouvoir en parler. C’est important de dire que personne n’est à l’abri de ça », explique-t-elle.
Depuis ces moments difficiles, chaque année, Mme Plante met ses souliers de course et parcourt plusieurs kilomètres afin d’amasser des fonds pour la prévention du suicide. Elle le fait également pour garder ses idées les plus claires possibles. « De parler, de le dire. C’est beaucoup plus un geste de courage de le dire que de le cacher, le cacher à nos proches. Je pense que n’importe quelle petite chose qu’on fait pour soi, qui nous rend fiers, ça nous éloigne du chemin vers la noirceur. »
Benjamin Plante a vu ses deux amis s’enlever la vie avant de commettre lui aussi l’irréparable. Il a été approché par plusieurs de ses proches qui souhaitaient discuter avec lui d’une étape de sa vie difficile. « Je ne sais pas si c’est ce que tous les hommes veulent laisser voir. On est fort, on ne pleure pas, on ne dit rien, mais personne ne s’est rendu compte de rien », souligne celle qui a perdu son frère. Ce n’est pas qu’il a manqué d’aide, c’est que les gens n’ont pas vu la détresse », termine-t-elle en mettant de l’avance l’importance de reconnaitre ces signes.
Le CISSS de Chaudière-Appalaches tiendra une série d’activités pour la semaine de la prévention du suicide. Les organismes communautaires s’allieront avec les entreprises. Jusqu’au 8 février, ils porteront du jaune, écriront un message significatif envers un collègue sur un mémo-adhésif jaune et prendront des nouvelles de leurs proches/collègues.
Toute personne vivant de la détresse, contactez 1-866-APPELLE ou visitez le suicide.ca afin de consulter les ressources nécessaires.
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