26 juillet 2024

Quand les passions enrichissent l’éducation : Le Salon Chasse et Pêche de l’École Chanoine-Ferland

L’École primaire Chanoine-Ferland de Saint-Fabien-de-Panet a été l’hôte d’un salon chasse et pêche organisée par deux jeunes élèves, Adahy Lacroix et Loïc Chabot, et orthopédagogue, Sarah Labbé et leur psychoéducatrices, Kassandra Gignac. Le but ultime du projet : montré aux jeunes que l’école ne se limite pas qu’aux cours de maths et de français, il est aussi possible d’y vivre ses passions.

Le 31 mai dernier, tout le gymnase de l’École primaire Chanoine-Ferland de Saint-Fabien-de-Panet a été transformé pour y accueillir différents kiosques qui exploraient divers aspects de la chasse, la pêche et le trappage. Les élèves ont eu droit à des ateliers et à des projections de films au cours de la journée et les parents ont également été invités à venir visiter.

Selon l’orthopédagogue Sarah Labbé, la naissance de ce projet remonte à quelques mois plus tôt alors qu’elle et sa collègue Kassandra Gignac étaient à la recherche d’un moyen pour contrer la démotivation scolaire du jeune Adahy Lacroix, un élève de 6e année qui n’avait plus du tout envie d’aller à l’école. Elles lui ont alors demandé de réfléchir sur ce qui le passionnait à l’extérieur des heures de classe, et qu’elles étaient prêtes à monter un projet avec lui. Il a alors mentionné qu’il avait été faire un tour à un salon chasse et pêche à Québec et qu’il avait aimé son expérience. Il accompagne d’ailleurs son père à la chasse depuis quelques années. Ils ont donc décidé d’organiser leur propre salon et Adahy a choisi son ami Loïc Chabot pour l’appuyer dans ce projet. Des moments, chaque semaine, avait été dédiés pour que les deux jeunes puissent faire les démarches nécessaires.

La communauté s’implique

Mme Labbé explique que les jeunes ont été motivés à aller le plus loin possible dans ce projet. Ils ont donc écrit des lettres afin de faire la recherche de commanditaires et plusieurs entreprises ont répondu présentes dans le domaine de la chasse et de la pêche. « Nous avons envoyé les lettres des garçons et, à environ 90 %, les gens nous ont répondu immédiatement qu’ils embarquaient dans le projet. Chaque fois qu’on disait aux garçons qu’un nouveau commanditaire embarquait, ils avaient de la difficulté à nous croire tellement le projet prenait de l’ampleur », affirme Mme Labbé.

Sur place lors du salon, il y avait Pro Nature de Montmagny et Kanamouche qui tenait un kiosque. Plusieurs autres compagnies comme Appalaches Hunter et Speyrit ont donné des produits et ont aidé les jeunes dans leurs recherches de commanditaires.

Bien qu’il ne pouvait pas être de passage en personne, Fred Campbell de Hooké a tenu à rencontrer les jeunes via la plateforme zoom pour discuter de leur projet. Mme Labbé témoigne qu’il les a encouragés à persévérer dans leurs passions et les a félicités pour avoir entrepris les démarches pour tenir un salon de ce genre. Il leur a également fait parvenir pour une valeur d’environ 1 000 $ en marchandise.

Intéresser les jeunes à l’école

Pour Sarah Labbé, la plus belle réussite dans ce projet n’est pas la tenue du salon en soi, mais d’avoir réussi à motiver Adahy de continuer à persévérer à l’école pour qu’il termine sa 6e année en le motivant avec ce projet. Elle croit qu’une bonne manière de motiver les jeunes qui se retrouvent dans ces situations est de centrer leurs apprentissages sur leurs passions.

Elle ajoute, que sans vraiment s’en rendre compte, les deux élèves ont touché à plusieurs matières scolaires alors qu’ils préparaient leur salon, par exemple le français alors qu’ils écrivaient les lettres aux commanditaires.

« J’ai discuté avec les garçons, car je souhaitais qu’ils comprennent la chance qu’ils avaient. Je leur ai dit : « au-delà des cadeaux et des gens qui viennent vous encourager, ça vaut de l’or ce que vous avez-là. Réalisez-vous que, grâce à l’école, vous réalisez un rêve? » Je pense que comme enseignant c’est ça qui est important, parce qu’à l’école, oui on fait du français, des maths et des sciences, mais tes rêves peuvent aussi s’accomplir. [...] Surtout chez nos garçons qui sont plus difficiles à raccrocher dans le milieu scolaire. Je pense vraiment que la clé du succès c’est carrément de leur dire : « parle-moi de toi et de tes intérêts. Qu’est-ce que tu aimes faire et qu’est-ce que nous pouvons faire comme enseignants pour t’appuyer là-dedans ? » »