23 novembre 2024

Tous les sentiers de motoneige fermés pour l’hiver?

L’Association des propriétaires de boisés privés des Appalaches (APBPA) continue son combat contre le Règlement d’agence de la mise en marché du bois de sciage et de déroulage. Lors d’une manifestation devant l’Assemblée nationale, l’Association a annoncé que les propriétaires de boisés privés ne donneraient pas l’autorisation aux motoneigistes de passer sur leur terrain, mettant en péril la saison 2024-2025 pour les amateurs de ce sport d’hiver.

Plusieurs membres de l’APBPA et des représentants d’organismes de la région se sont rendus devant l’Assemblée nationale afin d’attirer l’attention du gouvernement sur le Règlement d’agence de la mise en marché du bois de sciage et de déroulage du Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud. L’Association a également annoncé que ses propriétaires de boisés privés entre Lévis et Kamouraska ont l’intention de ne pas accorder le passage des motoneiges ou de tout autres véhicules récréatifs, des skieurs, des randonneurs, etc. sur leurs terrains. Une majeure partie des sentiers dépendraient de ces droits de passage pour être accessibles. Le moyen de pression pourrait donc mettre en péril la pratique de plusieurs sports d’hiver dans la région.

Le président de l’APBPA, Raynald Nadeau, affirme que son association a recours à cette méthode, car elle ne parvient pas autrement à obtenir la collaboration du gouvernement à propos du Règlement d’agence de la mise en marché du bois de sciage et de déroulage. Rappelons que ce dernier sera mis en place en février 2025 et qu’il concerne une mise en vente collective pour tous les producteurs. Ces derniers enverront donc leur bois et le Syndicat sera responsable de le vendre et de négocier les prix. Alors que le Syndicat affirme que cette méthode sera plus juste pour tous, l’APBPA souhaiterait plutôt que la mise en marché soit sur une base volontaire afin que les propriétaires de boisés privés aient le choix entre continuer à faire leur mise en marché ou prendre part à celle du Syndicat. « Notre bois ne nous appartiendra plus une fois qu’il est coupé. C’est le Syndicat qui négociera les prix plutôt que nous. Nous utilisons donc un moyen de pression efficace et sur lequel nous avons encore du pouvoir : l’accès à nos terrains. »

M. Nadeau ajoute qu’il est en contact avec d’autres associations au Québec qui vivent une problématique similaire et qui songent à mettre en place ce moyen de pression dans leur propre région.

« On veut que tous les acteurs s’assoient ensemble »

Le dossier du Règlement d’agence de la mise en marché du bois de sciage et de déroulage n’est pas le seul pour lequel l’APBPA milite en ce moment. M. Nadeau affirme que la règlementation dans le domaine forestier remonte à très longtemps et que très peu de mises à jour ont été apportées. Il souligne que plusieurs propriétaires et entrepreneurs rencontrent des problèmes à cause de ces règlements qui seraient désuets. L’Association demande donc la tenue de tables de concertation sur le sujet. Elle souhaite que tous les acteurs du domaine forestier, dont les associations, syndicats, groupes forestiers, élus, etc., s’assoient autour d’une même table et mettent à jour la réglementation en prenant en compte des besoins de chacun.

L’aide du gouvernement demandée

Selon M. Nadeau, maintenant que la RMAAQ a accepté le règlement d’agence de la mise en marché du bois de sciage et de déroulage du Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud, la seule chose qui peut faire reculer l’application de ce règlement en février 2025 comme prévu actuellement, est l’intervention du gouvernement dans ce dossier.

Le président de l’APBPA affirme que l’hiver dernier, lorsque l’Association avait mis en place la révocation des droits de passage sur leurs terrains pour les motoneigistes. Le député Mathieu Rivest était entré en contact avec l’APBPA demandant la réouverture des sentiers et soutenant qu’il allait intervenir dans le dossier. Des rencontres se sont tenues entre les deux parties sans réel avancement de la cause, selon M. Nadeau. L’Association aurait également rencontré le sous-ministre de Maïté Blanchette Vézina, ministre des Ressources naturelles et des Forêts, qui aurait affirmé que le domaine des forêts privées ne relevait pas de son ministère.

L’Association demande aux amateurs de motoneige et aux entrepreneurs du domaine touristique qui bénéficient de cette activité de signifier leur mécontentement auprès des bureaux de leurs députés afin de les aider à faire avancer la cause. « Il reste encore presque deux mois avant l’arrivée de la neige. Si les différents acteurs s’impliquent, on peut sauver les sentiers sans problème. Nous n’avons aucun plaisir à compromettre la saison de motoneige, mais pour le moment, c’est le seul moyen de pression que nous avons trouvé pour nous faire entendre. »

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