26 décembre 2024

Un père en quête de réconciliation avec ses enfants rattrapé par son passé

Une affaire délicate entendue par la chambre familiale de la Cour supérieure du district judiciaire de Montmagny a récemment mis en lumière un ménage détruit par l’absence et l’alcoolisme d’un père. Alors qu’il cherchait à rétablir le contact avec ses trois enfants, ceux-ci ont choisi de couper les liens avec lui.

Afin de respecter la confidentialité des parties impliquées, le Journal taira leur identité.

Le couple, qui s’est formé en 2006, a eu trois enfants. Toutefois, la dynamique domestique a été bouleversée par l’éloignement prolongé du papa pour des raisons professionnelles. Ce dernier a également dû faire face à des problèmes d’alcoolisme ayant causé deux accidents de la route, dont un mortel en 1995.

La relation conjugale s’est progressivement dégradée, exacerbée par le comportement colérique du père et son manque d’implication, affectant considérablement ses enfants. Après une séparation temporaire en 2013 et une réconciliation infructueuse, le couple a finalement divorcé en 2021. En effet, la famille a vécu un épisode particulièrement difficile deux ans plus tôt en 2019. L’homme, en état d’ébriété, a frappé un jeune cycliste qui, heureusement, n’a pas été grièvement blessé. Il est encore condamné pour conduite avec facultés affaiblies. Néanmoins, ce dossier affecte grandement la conjointe et les mousses. L’affaire est médiatisée dans la région et les filles fréquentent la même école que la victime.

Après la séparation, bien que le concubin ait entrepris des démarches pour se réhabiliter, notamment en participant à des réunions des Alcooliques anonymes, la situation s’est aggravée en janvier 2023 lors d’une dispute, qui a conduit à une opposition ferme de sa progéniture de le revoir. Leur avocate a souligné leur méfiance persistante envers ce dernier, le qualifiant d’imprévisible.

Lors des audiences, les enfants, âgés de 11 à 16 ans, ont confirmé leur refus de rencontrer leur paternel, et le tribunal a honoré leur décision. Une expertise psychosociale a conclu à l’absence d’aliénation parentale de la part de la mère, qui a respecté leur volonté, tout en recommandant de leur laisser choisir eux-mêmes s’ils souhaitent reprendre contact avec leur père.

Concernant la pension alimentaire, le débiteur, qui a pris sa retraite en décembre 2023, a demandé une révision à la baisse en raison de revenus réduits. Cependant, la cour a rejeté cette requête pour le passé, mettant en avant les besoins des jeunes et le fait qu’il avait perçu des recettes importantes au cours des deux dernières années. Toutefois, en tenant compte de la cession de ses activités professionnelles dans les prochains mois et de ses rendements de placement, la pension alimentaire a été diminuée de 4,45 $ par semaine à partir du 1er janvier 2025.

En outre, la justice a statué sur le partage des frais de scolarité : l’homme est tenu de payer les frais de base du collège de ses deux filles, tandis que les dépenses supplémentaires seront à la charge de la mère.

Cette affaire souligne les défis complexes des relations familiales et la nécessité de privilégier le bien-être des enfants dans toutes les décisions judiciaires. Le tribunal espère qu’avec le temps, le père pourra démontrer des changements positifs susceptibles de favoriser une réconciliation.