
L’Oie Blanche a lancé le bal lors de cette campagne électorale fédérale 2025 en organisant le premier débat de la nouvelle circonscription Côte-du-Sud-Rivière-du-Loup-Kataskomiq-Témiscouata. Voici quelques moments marquants des échanges entre quatre candidats qui ont tourné principalement autour de l’économie, des besoins de nos entreprises et de la dévitalisation de la région.
Le premier débat de cette campagne électorale s’est tenu au Cabaret Cogeco des Arts de la scène (ADLS) à Montmagny. Les candidats invités étaient Bernard Généreux du Parti conservateur du Canada, Diane Sénécal du Bloc Québécois, Rémi Massé du Parti libéral du Canada et Alexie Plourde du Parti vert du Canada. À noter qu’au moment d’organiser le débat, aucune communication n’avait pu être établie avec les candidats Iseult L’Heureux Hubert du NPD, Jean-François Morin du Parti populaire du Canada et Thibaud Mony du Parti Rhinocéros.
Depuis le début de la campagne, un élément fait de l’ombre aux enjeux locaux, régionaux et même nationaux : le président américain Donald Trump. Les candidats ont donc été interrogés sur comment intéresser les gens à une campagne électorale régionale et garder les enjeux de la région au cœur des priorités. « J’ai été surprise que la première chose dont les gens me parlent sur le terrain c’est de M. Trump. Que ce soit dans des entreprises, des organismes, des centres d’achat ou dans la rue. Je rencontre des gens et lorsque je leur demande quelles sont leurs priorités on me répond : Trump. Les gens sont inquiets des conséquences de ces actions présentes et de ses actions futures. Malheureusement ça teinte la présente campagne et je crois qu’il est important de la ramener vers les enjeux locaux, car nous n’avons d’action nous même que sur le local. » Rémi Massé soutient que cela met en lumière l’importance d’être bien représenté à Ottawa. « Il faut s’assurer de pouvoir avoir une voie forte à Ottawa pour que les programmes puissent être adaptés à la réalité de notre région. » Bernard Généreux a appuyé ce propos, mais il ajoute que certaines préoccupations des citoyens n’ont pas changé malgré la situation américaine. « Un des aspects dont les gens me parlent le plus c’est le cout de la vie, et ça, ça n’a pas changé depuis l’arrivée de monsieur Trump, même que ça va amplifier la chance que ça augmente encore plus. »
Travailleurs étrangers
Le besoin de main-d’œuvre pour les entrepreneurs, plus particulièrement de travailleurs étrangers, est un des sujets qui est revenu le plus souvent lors du débat alors que plusieurs lignes directrices semblaient converger vers cet enjeu. Bernard Généreux a saisi l’occasion pour critiquer les dernières modifications aux programmes apportées par le gouvernement libéral qui diminue le nombre de travailleur auxquels les entreprises de la région auront droit. « Depuis décembre, mon équipe et moi travaillons avec les entreprises pour sauver les travailleurs étrangers temporaires, mais aussi des emplois de Canadiens et Québécois de notre région, car plusieurs allaient fermer des quarts de travail dans des entreprises à cause de la perte d’employés temporaires. Il faut absolument que le prochain gouvernement ajuste les niveaux en fonction du taux de chômage régional. »
De son côté, Rémi Massé n’a pas excusé cette mesure de son parti. Il affirme être en communication avec les cabinets de plusieurs ministres afin de s’assurer que les choses pouvaient changer et que les politiques pourraient être adaptées aux besoins des régions. « En fait je voudrais qu’on change cette terminologie qui ne fait pas de sens. Les travailleurs qui viennent ici année après année sont des travailleurs qui sont intégrés, qui contribuent au développement économique de notre région, qui achète de l’épicerie, des maisons. Si j’avais été député, je peux vous assurer que cette politique qui a été appliquée mur à mur n’aurait jamais vu le jour. » Diane Sénécal a également déploré la mesure qui a été appliquée, car elle dit avoir constaté sur le terrain à quel point les entreprises peinent à recruter avec le bassin de main-d’œuvre limité. « On ne peut pas appliquer une mesure qui vient d’une région avec 6 ou 7 % de taux de chômage, parce que, chez nous, on ne peut pas trouver de main-d’œuvre pour remplacer les travailleurs étrangers temporaires. [...] Nous sommes dans un contexte de dévitalisation et il faut que le gouvernement prenne cela en considération. » Pour le parti vert, Mme Plourde n’a pas nommé de ligne de son programme concernant les travailleurs étrangers. Elle a plutôt mentionné que le Parti vert souhaitait créer plusieurs emplois locaux en convertissant l’énergie utilisée au Québec par de l’énergie verte.
Couper, mais couper où?
Diane Sénécal a interrogé les candidats du Parti conservateur et du Parti libéral quant aux promesses de leurs chefs qui compteraient investir dans plusieurs programmes ou couper à plusieurs endroits sans nécessairement préciser d’où les fonds proviendraient.
Pour M. Généreux, il semblait évident qu’il y avait beaucoup de coupures à faire au gouvernement fédéral et il mentionne plusieurs dépenses qu’il juge inutiles, comme les millions qu’a coûtés l’application ArriveCAN. « C’est fou l’argent qui s’est dépensé à Ottawa, c’est du gaspillage éhonté. On va couper là-dedans. [...] On va couper dans le gras et Dieu sait qu’il y a du gras à Ottawa. » Il ajoute toutefois que Poilievre a promis de ne pas couper dans les programmes instaurés par les libéraux dans les dernières années comme celui pour les garderies à 10 $ et le programme dentaire.
Rémi Massé a répondu que de couper alors qu’on fait face à une crise en lien avec les États-Unis pourrait couter cher aux entreprises. Il propose donc que l’argent provenant des contre-tarifs qu’appliquera le gouvernement canadien aux produits américains soit réinvesti dans les entreprises pour leur permettre de se développer davantage.
Attirer et retenir les jeunes
Pour Mme Sénécal, la dévitalisation de plusieurs municipalités dans la région. Travaillant dans le secteur de l’immigration, elle constate qu’il est difficile d’attirer des gens, mais surtout de les garder longtemps. Elle croit qu’il faut donner un coup de pouce aux villages pour les rendre plus attrayants, crée des logements adaptés pour les personnes âgées qui pourront libérer leurs maisons qui seront ensuite occupées par de jeunes familles, etc. « Je crois qu’il faut commencer par cela et que, peut-être lorsque nos régions seront enfin revitalisées, nous n’aurons plus besoin d’autant de travailleurs étrangers. »
Rémi Massé souligne l’importance de rendre les entreprises à la fine pointe de la technologie pour que les jeunes souhaitent y travailler. « C’est important que les jeunes voient que les technologies, l’intelligence artificielle, sont des choses disponibles dans nos entreprises en région. »


