19 mai 2024

Une famille à cœur ouvert

En plus de leurs trois enfants biologiques, Laura Landry et Dave Lecomte ont décidé de devenir famille d’accueil pour les enfants confiés par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). Selon eux, ce geste permet aux enfants d’avoir une meilleure vie, ne serait-ce que pour un court moment.

Actuellement, le duo a six enfants provenant de la DPJ sous son toit. Mme Landry est remplie de gratitude et de fierté par rapport à ce qu’elle qualifie comme étant le plus beau métier du monde. « Être famille d’accueil a un impact sur le développement de l’enfant», a indiqué celle qui était éducatrice de profession avant de se consacrer à temps plein à sa marmaille.

À la suite d’une discussion survenue avec son conjoint il y a plus de 10 ans, Mme Landry a décidé de devenir famille d’accueil. Son premier enfant a été un bébé naissant. Celui-ci est resté à la résidence familiale pendant 30 jours, pour ensuite rejoindre l’un des membres de sa famille. À ce moment, Mme Landry a vécu ce qu’était un deuil, et ce, même si elle ne connaissait pas le bébé depuis longtemps. « L’attachement vient au premier appel. C’est dur de ne pas s’attacher. Malgré tout, il ne faut pas partir avec une pensée négative en se disant qu’il va partir un mois plus tard. Quand nous décidons d’être famille d’accueil, nous le faisons avec notre cœur car il y a un coco qui a besoin de nous. »

Cela dit, Mme Landry a reconnu, les yeux dans l’eau, que les départs n’étaient jamais agréables. « C’est difficile de se séparer de l’enfant car nous n’avons pas nécessairement de nouvelle après. » Son fils dans la vingtaine, qui a côtoyé différents enfants depuis de nombreuses années, est du même avis.

« Ils vont mettre de la vie dans la maison. Nous apprenons à les connaitre dès les premiers jours et nous les aimons. Ce n’est pas évident de voir la tristesse dans le visage de mes parents qui se sont investis auprès de l’enfant quand celui-ci part », a-t-il admis.

Malgré qu’elle ait vécu six départs, Mme Landry considère que son amour pour les enfants est plus grand que le deuil qu’elle doit faire lorsque l’un d’eux quitte sa demeure.

Ne pas hésiter

Laura Landry a ce message pour les gens qui affirment ne pas envisager être une famille d’accueil, prétextant qu’ils ne veulent pas d’un gamin à problèmes. « Chez les petits, ce sont souvent des retards de développement. C’est impressionnant de voir la vitesse à laquelle ils vont apprendre dans nos milieux. C’est sûr que sur le plan affectif, ce sont des enfants qui n’ont pas eu un lien sécurisant avec l’adulte. On doit respecter leur rythme. Ce n’est pas vrai que si leur parent a des problèmes, l’enfant en a systématiquement », ajoutant que tous les petits font face à des défis. « Quand nous sommes aimants et patients, je crois qu’il y a plein de miracles qui se réalisent. »