
Voitures Légendes: Un Berthelais représente le Canada sur un podium international

Dix jours. C’est tout ce qu’il a fallu à Sonny Roy pour transformer un appel inattendu en victoire internationale. Le pilote automobile de Berthier-sur-Mer a fait retentir l’hymne national canadien sous le soleil du Mexique. Au milieu de huit pilotes venus de partout en Amérique, il est monté sur la plus haute marche du podium d’une course internationale de US Legend.
Le 25 août dernier, l’habitué du Grand Prix de Trois-Rivières a reçu un coup de fil auquel il ne s’attendait pas: celui de Dominic Fugère, directeur général du GP3R. Ce dernier lui a alors proposé de participer à une compétition de voitures Légendes au mois de janvier 2026 en sol mexicain. Une course sanctionnée par la FIA qui réunit des coureurs automobiles de plusieurs pays en Amérique. Sans hésitation, Sonny Roy a accepté. Après la lecture des documents officiels, la course se déroulait finalement le 6 septembre 2025, dix jours plus tard. « Oh ce n’est pas la même game. Il a fallu que je change mes plans rapidement », s’est-il souvenu.
La course se déroulait de manière clé en main. La voiture et l’équipement nécessaire étaient fournis par l’organisation de la course. Il a donc emmené avec lui, son casque et sa valise. Le 4 septembre, Sonny Roy s’est envolé avec son ami et adversaire en Légendes, Frédérick Savard, vers Mexico City pour participer à l’épreuve du championnat NACAM.
Après trois heures de taxi vers Puebla et 45 minutes d’autobus vers le site, situé au sud-est de Mexico City. L’Autodromo Miguel E. Abed, qui accueille des courses de la série NASCAR Mexique et figure parmi les circuits les importants du pays a surpris Sonny Roy par sa taille et sa renommée. « Honnêtement, on n’aurait jamais pensé qu’il y avait un circuit de cette ampleur plus loin au Mexique. » Sur cette piste, il a affronté des pilotes expérimentés, dont un du Panama, qui est détenteur de records dans son pays et d’autres de séries renommées en Amérique du Nord. Mais pour Sonny, les Légendes sont comme de vieilles pantoufles, puisqu’il en possède une et rivalise avec cette dernière au Québec. « Plusieurs étaient excités parce que plusieurs n’en avaient jamais conduit. Une Légende, ça va partout, sauf où ce que tu veux que ça aille. C’est un véhicule qui est extrêmement nerveux. [...] Je savais à quoi m’attendre au niveau du comportement et du caractère de l’auto », explique-t-il.
Dès la première séance d’essai, le Québécois signe le meilleur temps en piste, mais remarque des anomalies dans son bolide. Situé à 2 400 mètres d’altitude, l’autodrome donnait du fil à retorde au moteur qui manquait d’oxygène. « Je n’étais jamais tombé dans une situation où j’aurais pensé que l’altitude aurait affecté la performance de la voiture. Je ne me souvenais pas à quel point que l’ancienne génération de moteurs ne tirait pas. Ce n’était pas le cas », raconte-t-il. Après avoir modifié la pression et rodé ses pneus, il a dominé encore en deuxième pratique. L’histoire s’est répétée lors des qualifications. Sonny Roy a terminé avec le meilleur chrono et a débuté la course en première position.
Le Berthelais a conservé son premier rang lors du départ. Un pilote colombien lui a toutefois donné du fil à retorde, alors qu’il se faisait suivre de près par le Sud-Américain. « Il rentrait plus fort que moi dans les virages, mais je conduisais avec plus de délicatesse. Ça m’a fait gagner du temps un peu partout sur la piste », avoue-t-il. Sur un drapeau jaune, le Colombien a dépassé, mais de façon illégale. La FIA a aussitôt sanctionné après le drapeau à damier. Roy s’est donc emparé du premier rang de la première partie de la course.
Pour la deuxième et dernière entrée en piste, le pilote de 47 ans débute en sixième position, en raison du départ inversé. Il a réussi à se faufiler jusqu’en deuxième place. Devant lui, Gian Nikolai Fondrini, le Colombien. La manche a finalement été annulée en raison d’une erreur d’application du règlement. Il est donc embarqué sur la plus haute marche du podium.
Médaille au cou et drapeau canadien entre les mains, Sonny Roy raconte encore ce moment inoubliable avec émotion. « La partie qui m’a donné le plus d’émotions, sans que je l’aurais pensé, c’est lorsque je suis monté sur les marches du podium. [...] À l’hymne national du Canada, honnêtement, ça rentre dedans un peu. Tu te rends compte de ce que tu représentes. Après, j’ai vu mon chum Fred et on s’est serré. On s’est dit « on l’a fait ». Ne pas avoir participé, on l’aurait regretté aujourd’hui », s’est-il remémoré.


