Martine Asselin et Annick Daigneault, deux mères d’enfants autistes, ont développé cette expérience. Dans le cadre de celle-ci, l’usager se glisse dans la peau de Lou, un jeune autiste âgé de cinq ans. On expérimente son rapport à l’environnement, aux objets et aux émotions lors d’un moment avec sa génitrice à la maison. Par la suite, l’utilisateur se fait transporter au cours de la première journée au secondaire de Lou. Cette dernière sera parsemée de découvertes et de défis.
La conseillère pédagogique en adaptation scolaire, Marie-Claude Côté, a eu l’idée d’amener cet outil au (CSSCS). « Une ressource régionale a parlé de ce projet. Je suis allée fouiller et je trouvais ça super intéressant. Nous avons eu le goût de l’essayer. Avec ce qu’on lisait, nous avons décidé de prendre le risque d’acheter les licences et de l’offrir aux membres de l’organisation », a-t-elle souligné.
D’ailleurs Mme Côté n’a pas eu besoin de sortir plusieurs arguments pour convaincre la directrice des Services éducatifs, Caroline Rouleau, d’acquérir les licences, elle qui a instantanément perçu le potentiel de cet objet pour les employés.
« Cet outil aura une grande valeur, permettant aux gens de saisir davantage les caractéristiques d’un jeune autiste en plus d’offrir la possibilité d’ajuster les interventions en conséquence. Quand on comprend mieux, on intervient mieux aussi », a mentionné avec assurance Mme Rouleau.
Outil supplémentaire
Marie-Claude Côté estime que les enseignants et les intervenants sont extraordinaires et ils tentent plein de choses pour faciliter la vie d’un jeune autiste. Cela dit, elle convient que cette réalité demeure tout de même inconnue. « Nous sommes allés chercher cet outil pour pousser plus loin la théorie qu’on peut lire ou écouter dans les conférences. Le but était de pouvoir le vivre. »
Pour l’heure, la conseillère pédagogique a qualifié de « magnifiques » les échos reçus des gens qui ont testé l’expérience. « Le mot qui ressort en la terminant est : chamboulant. » Selon elle, certains intervenants savaient que leur élève ayant un trouble du spectre de l’autisme vivait des défis, mais pas à ce point. D’ailleurs, plusieurs d’entre eux étaient épuisés après la séance de 30 minutes. « Ils ont réalisé que leur jeune vivait cela toute la journée. Leur sensibilité a toujours été présente, mais elle le sera encore plus avec ce qu’ils ont vécu. »
Au moment d’écrire ces lignes, certains adolescents avaient pu tenter l’expérience. « Ça ne fait pas partie de leur quotidien. Ils n’ont pas tendance à aller s’informer s’ils ne le vivent pas de près. Pour eux, l’exercice a été intéressant car personne ne leur avait expliqué cette condition auparavant », a conclu Mme Côté.